Tamaziɣt, taqvaylit awal-nneɣ : tudert d azmuz !

La langue mère amazighe, la langue kabyle, notre parole : vie et résistance !

En ce 21 février, journée mondiale dédiée aux langues maternelles, le Conseil National Kabyle (CNK) réaffirme avec force que Tamaziɣt sous toutes ses formes – Taqvaylit, Tachaouit, Tacelḥit, Tamaceqt et bien d’autres – est bien plus qu’un simple moyen de communication : elle est l’essence même de notre identité, la mémoire vivante de notre peuple et le socle de notre existence.

Nos langues amazighes ont traversé les siècles d’interdits et de marginalisation. Elles portent en elles la résistance et la dignité d’un peuple qui refuse l’effacement, l’assimilation et l’arabisation forcée. Elles sont le reflet de notre culture plurielle, de notre pensée libre, et de notre histoire millénaire, ancrée bien avant la colonisation et les politiques d’arabisation imposées par les États nord-africains.

Aujourd’hui encore, des militants amazighs paient le prix fort pour défendre ce droit fondamental à parler, écrire et transmettre notre langue. Kamira Nait Sid, qui a été injustement emprisonnée, ainsi que de nombreux autres militants, nous rappellent que défendre Tamaziɣt, c’est défendre notre droit à l’existence, à la liberté et à l’autodétermination.

Tamaziɣt tutlayt-nneɣ

D tutlayt-nneɣ tayemmatt i d-yettili tudert i wawal, i d-ttbanen yiḥulfan. Nettat d ul n lferḥ-nneɣ, n lḥif-nneɣ d tirga-nneɣ

Tettwellih tmusni-nneɣ, wazalen-nneɣ d tmuɣliwin-nneɣ.

S tutlayt n tamaziɣt, nessawaḍ tamussni n lejdud i tsutwin i d-iteddun.

D azamul daɣen n umennuɣ d tudert. Tettkemmil ɣas akken llan wuguren , teḥrez idles-nneɣ yeddren.

tudert i tmaziɣt

Ass agraɣlan n tutlayt tayemmat ass n 21 d furar

Kamira Nait Sid

La langue amazighe, notre identité

La langue amazighe est notre mère, elle est née avec la vie et la parole, et elle témoigne de notre existence. Elle est le cœur de notre joie, de notre mémoire et de notre unité.

Elle porte notre savoir, notre histoire et nos aspirations.

Grâce à la langue amazighe, nous transmettons la connaissance de nos ancêtres aux générations futures.

Elle est aussi le pilier de notre résistance et de notre existence. Elle perdure malgré les obstacles et préserve notre identité intacte.

La vie pour tamazight.

La grande journée de la langue maternelle, le 21 février.

Kamira Nait Sid

message kamira nait sid Kabyle.com
Message posté aujourd’hui par Kamira Naït Said , le premier sur les réseaux sociaux depuis sa libération.

Le CNK appelle l’ensemble du peuple amazigh à :

  • Poursuivre la lutte pour l’officialisation réelle et pleine de Tamaziɣt dans toutes ses variantes linguistiques.
  • S’opposer fermement aux politiques d’arabisation et de marginalisation linguistique imposées dans nos régions.
  • Renforcer l’enseignement et la transmission de nos langues aux générations futures, en dehors des cadres étatiques répressifs.
  • Soutenir et exiger la libération des militants emprisonnés pour leur engagement en faveur de la cause amazighe.
UNESCO/Montakarn S. Kittipaisalsilp
UNESCO/Montakarn S. Kittipaisalsilp

Préserver Tamaziɣt en diaspora : un devoir collectif

La lutte pour la préservation de Tamaziɣt ne se limite pas aux territoires historiques de Tamazɣa.

En France, au Canada, aux États-Unis et partout ailleurs en diaspora, des millions d’Amazighs doivent faire face à un triple défi :

  • La transmission de leur langue maternelle aux nouvelles générations.
  • Le danger de la folklorisation et de l’exploitation de Taqvalit, Tamaziɣt à des fins politiques ou mercantiles.
  • L’ouverture aux arabisants et aux Kabyles nés hors de Tamazɣa qui souhaitent mieux connaître leur langue et leur culture.

Le CNK appelle tous les Amazighs vivant en diaspora à assumer leur rôle dans la préservation et la transmission de Tamaziɣt, en l’enseignant à leurs enfants et en veillant à ce qu’elle ne devienne pas un simple outil de commerce ou de division politique.

Le CNK rappelle que l’apprentissage de Tamaziɣt doit être un choix éclairé et bienveillant. Aucun enfant né en diaspora ne doit être culpabilisé pour ne pas parler couramment sa langue maternelle. Aucune personne ne doit être exclue ou stigmatisée parce qu’elle ne maîtrise pas Tamaziɣt. L’amour d’une langue ne se force pas, il se cultive.

De même, Tamaziɣt ne doit pas être un outil de pression ou d’exclusion, mais un espace d’unité et de partage, ouvert à tous ceux qui souhaitent la découvrir et la faire vivre, y compris les arabisants désireux de renouer avec leur héritage amazigh.

Tamaziɣt appartient à tout le peuple amazigh, elle ne doit ni être monopolisée par des groupes opportunistes, ni devenir un simple produit de consommation culturelle.

Notre langue maternelle ne doit ni s’éteindre, ni être dévoyée. Elle est notre force, notre âme et notre avenir.

ⴰⵣⵓⵍ ⵜⴰⵎⴰⵣⵉⵖⵜ !
Vive Tamaziɣt, Vive la liberté !

Conseil National Kabyle (CNK)
21 février 2025

Stéphane Mérabet Arrami
Stéphane Mérabet Arrami
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