Les Amazighs de Libye unis face aux attaques contre leur identité

Une nouvelle attaque contre le drapeau amazigh a eu lieu à Tripoli, perpétrée par des individus liés au Ministère de l’Intérieur libyen, dirigé par Imad Trabelsi, un homme ouvertement hostile aux Amazighs. Cet acte ne constitue pas un simple incident isolé : il s’inscrit dans une politique répressive plus large visant à marginaliser la communauté amazighe en Libye, malgré son rôle majeur dans la stabilisation du pays depuis la chute de Kadhafi.

Face à cette provocation, la réaction des Amazighs de Libye ne s’est pas fait attendre. Des manifestations et des mobilisations ont éclaté pour dénoncer cette violation symbolique, mais aussi pour interpeller le Gouvernement d’union nationale (GUN) basé à Tripoli. Pour beaucoup, cette affaire ne peut être réduite à un simple acte isolé d’individus hostiles, mais reflète le mépris persistant des autorités libyennes envers la question amazighe.

Une vidéo choquante enregistrée dans la capitale libyenne, Tripoli, montre un groupe de policiers et d’autres membres du personnel de sécurité affiliés au Ministère de l’Intérieur profaner le drapeau amazigh.

Un enjeu qui dépasse la seule Libye : un appel à la solidarité pan-amazighe

Pour Masin Ferkal, militant amazigh engagé et membre de l’association Tamazgha, cette attaque ne concerne pas seulement les Amazighs de Libye, mais l’ensemble du peuple amazigh, de Siwa en Égypte jusqu’aux îles Canaries. Dans un message fort, il souligne que la défense du drapeau amazigh et des droits linguistiques et culturels des Amazighs ne doit pas être laissée aux seuls Libyens, mais mobiliser toutes les communautés amazighes du monde.

Les Amazighs de Libye, d’Algérie, du Maroc, des Canaries, du Mali et du Niger doivent ainsi se tenir aux côtés de leurs frères libyens face à cette tentative d’effacement identitaire. L’enjeu dépasse largement la question d’un simple drapeau : c’est l’existence même de Tamazɣa et de son unité culturelle et historique qui est en jeu.

Des actions concrètes à envisager

Au-delà de la mobilisation populaire, Masin Ferkal appelle à des mesures concrètes pour faire face à cette attaque :
Exiger des explications officielles du Gouvernement d’union nationale à Tripoli et des responsables de la sécurité.
Interpeller les instances internationales, notamment l’ONU et les organisations de défense des droits des peuples autochtones, pour dénoncer les atteintes répétées aux droits des Amazighs en Libye.
Explorer la possibilité d’une plainte internationale contre l’État libyen, si aucune action n’est prise pour punir les auteurs de cette provocation.

Les Amazighs de Libye : une lutte pour la reconnaissance

Malgré leur rôle central dans la lutte contre Kadhafi et leur contribution à la stabilisation du pays, les Amazighs de Libye continuent de faire face à une marginalisation politique et culturelle. Ils ne bénéficient toujours pas d’une reconnaissance constitutionnelle officielle, et leur langue, le Tamazight, n’a pas le statut qu’elle mérite dans les institutions publiques.

Cette nouvelle atteinte au drapeau amazigh est donc un symbole d’un problème plus profond : l’exclusion continue des Amazighs du paysage politique et institutionnel libyen.

Une riposte collective pour une reconnaissance effective

Les événements de Tripoli doivent être un électrochoc pour tous les Amazighs, en Libye et ailleurs. L’heure est à l’unité et à l’action. Face aux tentatives d’effacement et de répression, la réponse amazighe doit être massive, structurée et portée sur la scène internationale.

Comme le rappelle Masin Ferkal, Tamazɣa ne se limite pas aux frontières étatiques artificielles imposées par l’histoire coloniale : c’est un espace culturel, linguistique et historique unifié, et toute atteinte contre un peuple amazigh concerne l’ensemble de la communauté amazighe.

Source : Masin Ferkal Tamazgha.fr

Rédaction Kabyle.com
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