Pas une voix amazighe pour le régime autoritaire algérien

Le régime politico-militaire qui dirige l’Algérie d’une main armée, organise ce 7 septembre 2024 une nouvelle mascarade électorale pour tenter de se donner une légitimité qui lui a toujours fait défaut. Comme d’habitude le « président » en exercice, M. Tebboune, brigue
un nouveau mandat et il sera « élu » sans aucun doute et sans aucune surprise, parce que cela est déjà décidé ainsi.

Durant son mandat qui s’achève, qu’a fait M. Tebboune pour les Amazighs de ce pays ? Il en a rempli les prisons, il en a condamné à mort, il est au moins moralement responsable de centaines de morts, de milliers d’exilés, de souffrances épouvantables infligées à des
millions d’Amazighs, notamment Kabyles, At-Mzab et Chawis. En tant que chef suprême de l’État algérien depuis 2019, M. Tebboune est le déclencheur du tsunami répressif dévastateur qui a déferlé sur la Kabylie. Ce territoire, haut bastion de l’amazighité, est harcelé de toutes parts, soumis à l’arbitraire policier et judiciaire qui terrorise la population, ne lui laissant que le choix entre le silence et l’exil. Le pouvoir arabo-islamique algérien ne cache pas son objectif de « normaliser » la Kabylie en la dépossédant de tout ce qui fait sa singularité : sa langue, sa culture, sa civilisation et l’esprit de justice et de résistance qui anime son peuple. Le projet du pouvoir algérien est un projet clairement éradicateur de l’amazighité en Kabylie comme dans le reste de l’Algérie.

Comme ses prédécesseurs, pendant son mandat, M. Tebboune n’a fait aucun geste d’apaisement, ni tenté le moindre dialogue avec la Kabylie meurtrie. Au contraire, il a laissé s’exprimer les partisans de « zéro kabyle », a laissé en liberté les criminels qui ont brûlé la Kabylie particulièrement en 2021 et emprisonné des innocents et proféré de graves menaces envers les Kabyles qui refusent son diktat.

Pour toutes ces raisons, la Kabylie n’a jamais réellement participé aux élections algériennes, notamment depuis le terrible printemps noir de l’année 2001. Et pour toutes ces raisons, le Congrès Mondial Amazigh appelle tous les Amazighs d’Algérie à ne pas participer à la tromperie électorale du 7 septembre prochain. Ce sera une manière magistrale de signifier notre rejet du système mortifère algérien qui gouverne ce pays par la force, la peur et la corruption.
Ulac lvot ulac
ⵓⵍⴰⵛ ⵍⴱⵓⵜ ⵓⵍⴰⵛ
Paris, 24/08/2974 – 5/09/2024
Le Bureau du CMA.