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Libérer les prisonniers d'opinion Kabyles

Censure : notre voix muselée à Boston, comme à Tizi-Ouzou en 1980
Communiqué de Noufel Bouzeboudja et Rachid Ait Ali Ouqaci
Kabyle.com publie ce communiqué important de deux figures engagées de la culture amazighe, évincées d’un événement universitaire censé célébrer les Printemps amazighs. Ce qui devait être un espace de mémoire et de transmission s’est mué en scène d’exclusion et de renoncement.
Nous relayons ici leur parole, sans filtre, par devoir d’information et de fidélité aux valeurs de liberté, de solidarité et de résistance qui fondent l’esprit du 20 avril.
Après un long voyage, nous découvrons avec stupéfaction que notre présence n’est pas la bienvenue à la célébration des Printemps amazighs à l’université de Boston.
Les organisateurs nous ont informés, sous des circonstances douteuses, que “plusieurs personnes les ont contactés pour menacer de boycotter l’événement si Rachid Ait Ali Ouqaci et moi (Noufel Bouzeboudja) venions à animer notre conférence”.
Au lieu de nous soutenir, ils ont préféré maintenir la célébration en annulant notre intervention. La célébration aurait été un accomplissement et un acte de résistance face à la peur, et la mémoire des printemps amazighs aurait été sauve s’ils étaient restés solidaires et braves jusqu’au bout en maintenant notre conférence.
Mais, hélas…Au printemps d’avril 1980, Mouloud Mammeri a été censuré et empêché de s’exprimer à Tizi Ouzou.
Aujourd’hui, en ce printemps d’avril 2025, nous faisons face à une censure, cette fois dans le pays des libertés, à la prestigieuse université de Boston. Les justifications invoquées, aussi farfelues qu’invraisemblables, ne peuvent masquer une volonté manifeste de nous faire taire comme ils le font dans nos terres mais maintenant, dans la diaspora aussi.
Nous reviendrons avec des détails sur cette censure et sabotage, car nous défendons avec conviction notre kabylité et notre amazighité. Notre conférence portait sur la pensée universaliste chez les Imazighen et visait avant tout à promouvoir un esprit fédérateur entre les Amazighs.
Est-ce là la nouvelle méthode des “maîtres des mouches électriques” pour saboter les événements qu’ils jugent dangereux ? Faire peur et mettre des fausses étiquettes à nos hommes et femmes de culture.Nous n’acceptons ni le chantage, ni la délation, quelles qu’en soient les justifications. La dénonciation de nos frères, quels que soient leurs choix politiques, n’a jamais été et ne sera jamais conforme à nos valeurs.
Par la présente nous remercions les Kabyles de Philadelphie pour leur accueil chaleureux. Ceux-là ont pu nous redonner espoir et relancer notre volonté de continuer.
Noufel Bouzeboudja et Rachid Ait Ali Uqasi