Il y a des dates qui passent. Et il y a celles qui restent, qui marquent, qui élèvent. Le 20 avril est de celles-là.

Mais aujourd’hui, ce 20 Avril n’est pas comme les autres. Il ne parle pas seulement de souvenirs, il écrit l’avenir. Un avenir où l’on marche ensemble, sans peur, sans honte, sans se cacher.

Un avenir où l’amour de notre langue, de nos terres, de nos libertés devient un lien et non une barrière.

Ce printemps est celui des gagnants de l’intérieur : celles et ceux qui tiennent bon malgré le silence, qui refusent d’oublier, qui parlent encore quand tout pousse à se taire.

C’est le printemps de la lumière retrouvée dans un regard, un mot tendre échangé sur une pancarte, une main tendue dans la foule.

Nous marchons non pour défier, mais pour rassembler. Non pour dénoncer uniquement, mais pour aimer plus fort que la haine.

Nous marchons pour celles et ceux qu’on ne nomme plus, pour celles et ceux qu’on attend encore. Pour les vivants, pour les disparus, pour les enfants à venir. Nous marchons pour qu’en Kabylie, une femme puisse marcher sans peur. Pour qu’un poète soit écouté. Pour qu’un jeune se sente utile, chez lui, debout.

Ce 20 Avril, nous ne sommes pas seuls.

Nous sommes une chaîne d’amour et de courage, de mémoire et d’espoir.

Et ensemble, nous gagnons déjà : le droit de rêver, de dire, de vivre… et d’aimer.

Nasser Yanat