Stop à l'humilitation, agissons !
Libérer les prisonniers d'opinion Kabyles

Nasser Yanat, le caricaturiste qui ose briser l’omerta sur les “criminels d’Alger”
Dans un paysage médiatique algérien souvent muselé, Nasser Yanat se distingue comme l’une des rares voix à oser s’élever contre le pouvoir en place. Ce caricaturiste au trait acéré refuse de suivre le troupeau et brise l’omerta sur ceux qu’il nomme les “criminels d’Alger”. À travers une série de portraits au vitriol, Yanat dissèque sans pitié les figures du régime algérien, pointant du doigt leur responsabilité dans le déclin de la Kabylie.
Avec un style incisif et une plume trempée dans l’acide, l’artiste kabyle croque les dirigeants comme des “dinosaures sans griffes ni dents”, symboles d’un système obsolète et corrompu. Ses caricatures, partagées sur les réseaux sociaux, dépeignent des hommes de pouvoir dépassés, incapables de répondre aux aspirations de changement d’une population en quête de liberté et de justice.
Du vétéran Salah Goudjil au général Ali Ben Ali, en passant par le discret mais influent Boualem Boualem, Yanat n’épargne aucun des acteurs clés du régime. Ses portraits acides révèlent les rouages d’un système verrouillé, où népotisme, corruption et répression sont monnaie courante.
Dans un contexte où la critique du pouvoir reste dangereuse, le courage de Nasser Yanat mérite d’être salué. En osant nommer et caricaturer ceux qu’il considère comme responsables du malheur de la Kabylie, il contribue à briser le silence et à maintenir vivace l’esprit de résistance face à l’oppression.
Salah Goudjil, un dinosaure sans griffes ni dents
Salah Goudjil incarne, à travers son parcours politique, les traits les plus marquants de l’Algérie post-indépendance : un pays marqué par l’autoritarisme, le népotisme, et une dictature voilée derrière des institutions figées. Goudjil, vieil homme accroché au pouvoir malgré son âge avancé 93 ans, symbolise cette génération de dirigeants issus de la guerre de libération, qui ont pris le contrôle du pays et qui l’ont maintenu sous leur emprise pendant des décennies, tout en se présentant comme les gardiens des idéaux de la Révolution. Son accession à des postes clés, comme la présidence du Sénat, ne relève pas du mérite ni d’un processus démocratique, mais d’une manipulation orchestrée par l’armée et les caciques du régime, montrant ainsi l’autoritarisme omniprésent. Le pouvoir en Algérie, comme le révèle ce personnage, n’est pas entre les mains des citoyens, mais détenu par une petite élite militaire et politique qui verrouille tout changement.

Le népotisme, un autre mal chronique de ce système, se manifeste à travers la figure de son fils, Mohamed Goudjil, qui profite de la position de son père pour accumuler des biens et s’enrichir, non pas par ses compétences ou ses efforts, mais grâce aux réseaux d’influence. Ce favoritisme familial révèle l’étendue des privilèges accordés aux proches des dirigeants, dans un système où l’enrichissement personnel est souvent dissimulé derrière des discours patriotiques.
Salah Goudjil, figure inamovible du régime, reflète aussi un pays figé, où les élites politiques et militaires se maintiennent au pouvoir au prix de la répression, de la manipulation des processus électoraux et de la marginalisation de la jeunesse. La stagnation de Goudjil au sommet, malgré son incompétence apparente et ses problèmes de santé, est le symbole d’une dictature subtile, où l’apparence d’une légalité institutionnelle masque un contrôle total par l’armée et l’élite au pouvoir.
Finalement, à travers ce personnage, on voit comment l’autoritarisme, le népotisme et la corruption étouffent tout espoir de changement. Les institutions sont des coquilles vides, créées pour donner une illusion de démocratie, tandis que la réalité du pouvoir repose sur un réseau opaque d’intérêts personnels et d’influence, verrouillant le pays dans une spirale de stagnation politique et économique.
Daho Ould Kablia : le Gardien d’un Régime Figé face à la “Gay Pride” du Pouvoir
Daho Ould Kablia, figure emblématique et controversée du régime algérien, est un des piliers de la vieille garde qui incarne la continuité d’un pouvoir figé.
Ancien du MALG et membre du clan d’Oujda, il a traversé les époques en occupant des postes clés, notamment celui de ministre de l’Intérieur. Il est souvent associé à la répression en Kabylie et à la politique de réconciliation nationale, vivement critiquée pour avoir protégé les terroristes de la guerre civile au détriment des victimes. Son retour, aux côtés de son allié Abdelaziz Belkhadem, est perçu par beaucoup comme une parade, une “Gay Pride” du pouvoir où les anciens ténors s’affichent pour masquer l’incapacité du régime à se renouveler. Cette “pride” symbolise un pouvoir qui s’exhibe pour maintenir l’illusion de sa force, alors même qu’il est incapable de répondre aux aspirations de changement profond que réclame une grande partie de la population.

Le vieux de la vieille : le général ALI BEN ALI
La Tragédie d’un Vieux Lion : Le Crépuscule du Général Ali Ben Ali
Dans les profondeurs du pouvoir algérien, où le silence est plus bruyant que les voix, une figure se dresse parmi les ruines d’un empire militaire déclinant. Le général Ben Ali, vieux de la vieille, est l’un de ces vestiges d’une époque révolue, maintenu en vie par des intrigues invisibles et des alliances forgées dans l’ombre. Installé en 2015 par le puissant Gaid Salah, il survit, tel un Macbeth moderne, à la maladie, à l’âge avancé, et aux coups de poignard de ses rivaux, dont le plus redoutable est le général Chengriha, son successeur autoproclamé. À 89 ans, cet homme refuse de céder le trône, défiant même le temps.

Acte I : Le Lion Décadent
Natif de Tlemcen, le général Ben Ali, jadis farouche défenseur du régime, se voit aujourd’hui encerclé par des forces qu’il ne peut plus maîtriser. Comme un Macbeth rongé par l’ambition et la culpabilité, il regarde les trahisons se tisser autour de lui. Chengriha, son rival, orchestre dans les couloirs des purges silencieuses. Les noms tombent, un par un, comme des pions sur l’échiquier d’une guerre invisible. Mais Ben Ali s’accroche à son pouvoir avec la ténacité du vieux lion blessé, prêt à se battre jusqu’au dernier souffle.
Acte II : Le Retour des Démons
Les fantômes de son passé, ceux des généraux Khaled Nezzar et Mohamed Mediène, surnommé “Toufik”, planent sur lui. Ces anciens, déchus par l’ombre de Gaid Salah, ne sont pas morts. Ils reviennent hanter l’Algérie, leur vengeance silencieuse s’abat sur les alliés du défunt général. Ben Ali, autrefois proche de ce Gaid Salah, voit sa place fragilisée. Mais comme Macbeth face à Banquo, il persiste, défiant le sort.
Acte III : Le Sang et l’Or
Dans ce pays où la corruption coule dans les veines des institutions comme le sang dans celles des hommes, le pouvoir se gagne et se perd dans les intrigues les plus obscures. Les purges orchestrées par Chengriha et ses hommes ne sont pas simplement des manœuvres politiques, mais une lutte pour la survie. La garde républicaine, autrefois symbole de stabilité, devient le terrain de chasse des clans. Chaque jour, la liste des disparus s’allonge, tandis que Ben Ali, à l’image de Macbeth, regarde avec désespoir les fondations de son royaume s’effriter.
Acte IV : L’Ultime Bataille
Ben Ali ne reculera pas. Malgré son âge, malgré la maladie qui ronge son corps, il refuse la retraite, refuse de céder face à la jeunesse ambitieuse qui le contourne. Chengriha, comme le destin inexorable, frappe aux portes, écarte ses alliés, mais Ben Ali, tel un Macbeth en fin de règne, ne lâchera rien sans un combat. La guerre des clans fait rage, invisible, mais présente dans chaque couloir des palais du pouvoir.
Acte V : La Fin d’un Règne
Mais la tragédie est déjà écrite. Le crépuscule est là. Comme Macbeth, Ben Ali est condamné à regarder son empire s’effondrer. Ses ennemis s’approchent, et le vieux lion, bien que puissant, n’est plus que l’ombre de lui-même. Le général Chengriha, l’homme en couche d’or et d’argent, orchestre la fin de son règne. Mais à quel prix ? Dans l’ombre, la vengeance rôde, et les fantômes du passé ne sont jamais loin.
Ainsi se termine la vie d’un vieux général de l’armée algérienne, marquée par la trahison, la survie, et l’obsession du pouvoir, un drame shakespearien où les ambitions dévorent les hommes et où le pouvoir n’est qu’une illusion éphémère, construite sur le sable des trahisons.
Rochdi Fethi Moussaoui : le nouveau concierge de la DGDSE
Rochdi Fethi Moussaoui, général récemment nommé à la tête de la Direction Générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DGDSE), est un nom peu connu du grand public. Et pour cause : l’homme a toujours été discret, docile, et, diront certains, un parfait *homme de l’ombre*, prêt à jouer le rôle d’exécutant zélé pour ses supérieurs. Il n’a jamais brillé par des faits d’armes spectaculaires ou des interventions publiques fracassantes. Non, Moussaoui, c’est le serviteur fidèle, l’ami intime de la famille Tebboune, celui qui tient la chandelle tout en s’assurant de ne pas faire de vagues.

Fils d’une famille révolutionnaire originaire d’Annaba, avec des racines à la Casbah d’Alger, Moussaoui a grandi avec un sens inné de la diplomatie, héritage direct de son père, un diplomate respecté. Courtois, serviable et toujours prompt à flatter ses supérieurs, il a su se faire une place confortable dans les arcanes du pouvoir. Bien qu’inconnu du bataillon, il est rapidement devenu un homme de confiance, notamment en se liant d’amitié avec Mohamed Tebboune, fils aîné du président.
C’est cette relation privilégiée qui l’a propulsé au sommet, malgré le mécontentement de ses collègues qui végètent dans les mêmes grades depuis plus d’une décennie. Mais Moussaoui a une particularité : il sait rester dans l’ombre, absorber les critiques et, surtout, exécuter les ordres sans sourciller. Une qualité rare dans un système où l’allégeance personnelle compte souvent plus que les compétences professionnelles.
L’ami de la famille, l’homme aux mains propres ?
Moussaoui, alias *Sadek* dans les cercles de renseignements, a eu la chance de ne pas tremper dans la guerre civile des années 90. Un atout dont il se vante discrètement, puisque ses mains ne sont ni tachées de sang ni d’argent sale. Toutefois, avec sa récente promotion, la question qui se pose est : saura-t-il conserver cette image immaculée ou cédera-t-il à l’excès de zèle, désormais qu’il tient les rênes de la sécurité extérieure ? Les observateurs avertis prédisent déjà qu’il fera preuve d’une docilité extrême envers ses supérieurs, tout en étant implacable avec les opposants et les récalcitrants. Car s’il y a une chose que Moussaoui sait bien faire, c’est jouer le rôle du tout doux avec ses chefs et celui de l’exécuteur implacable avec ceux qu’on lui désigne comme ennemis du régime.
Un zèle pour plaire aux puissants
Dans un système où l’excès de zèle est parfois la voie la plus rapide vers la reconnaissance, Moussaoui pourrait bien suivre les traces de nombreux autres avant lui, en s’attaquant à l’opposition avec une vigueur décuplée. Tout doux avec ses patrons, tout docile quand il s’agit de suivre les directives, mais redoutable lorsqu’il s’agit de faire taire ceux qui osent élever la voix contre le pouvoir.
Sa nomination, poussée par les fils Tebboune, est plus qu’un simple geste de confiance familiale. C’est un message clair : ceux qui servent docilement, qui savent tenir la chandelle aux puissants, ont toujours une place au sommet, à condition qu’ils fassent preuve de loyauté sans faille et de zèle envers ceux que l’on désigne comme les *ennemis du régime*.
Rochdi Fethi Moussaoui, l’inconnu docile, entre dans la cour des grands. Mais restera-t-il le fidèle serviteur ou deviendra-t-il l’outil d’une répression accrue ? L’avenir nous le dira, mais les premiers signes laissent peu de place au doute : ceux qui croiseront son chemin devront se méfier de l’excès de zèle qui l’anime, désormais propulsé par les attentes de ses nouveaux maîtres.
Le retour de Abdelaziz Belkhadem : l’incarnation du rejet kabyle
Il ne s’agit plus seulement de politique. Le mal est plus profond, il est enraciné dans une incompatibilité qui dépasse les désaccords de surface. Ce “vivre ensemble”, que l’on nous impose sans cesse, est devenu une chimère, une illusion maintenue par ceux qui refusent de voir la réalité : tout, absolument tout, nous sépare. Ce n’est pas seulement une question de divergence d’opinions ou de systèmes de croyances, c’est un gouffre culturel et moral qui s’est creusé avec les années. Un fossé entre deux mondes, deux visions qui ne peuvent plus coexister sous le même toit.

Le symbole de cette fracture est incarné par des figures comme Abdelaziz Belkhadem, l’architecte d’une Algérie arabo-islamiste qui n’a jamais eu pour ambition d’inclure la Kabylie dans son projet de nation. Ce personnage, avec ses idées radicales et ses actions brutales, illustre à lui seul tout ce que nous rejetons. Ses paroles, ses actes, ses décisions, comme cette proposition infâme de bombarder la Kabylie en 2001, sont la preuve irréfutable que nous ne sommes pas simplement ignorés, nous sommes détestés.
On pourrait dire qu’il s’agit de politique, mais ce n’est pas si simple. Ce n’est pas une question de gouvernance ou de réformes. C’est une question d’amour et de haine. Nous ne partageons pas l’amour pour cette Algérie qui cherche à nous effacer, et eux ne supportent pas notre existence, notre résistance. Rien ne va entre nous parce que rien ne pourra jamais aller entre deux peuples aussi profondément opposés. Leur racisme, leur mépris, et leur rejet systématique de notre culture et de notre langue ne laissent aucune place pour une réconciliation. Nous ne voulons plus de ce vivre ensemble forcé, car il n’a jamais été basé sur l’égalité ou le respect mutuel. La Kabylie aspire à autre chose, à un avenir où elle pourra se bâtir selon ses propres termes, sans craindre la répression ou les tentatives d’anéantissement. Cette Algérie, celle de Belkhadem et de ceux qui pensent comme lui, est une prison dont nous devons nous échapper pour enfin respirer, pour enfin vivre.
Nous rejetons cette Algérie non pas par haine, mais parce que l’incompatibilité est devenue insurmontable. Nous aspirons à être souverains, à ne plus subir cette relation toxique où l’on nous impose constamment de renier ce que nous sommes.
Le général Yahia Ali Oulhadj
Le feuilleton de la gendarmerie nationale
“L’Ombre du Général : Entre Répression et Impunité”

Épisode 1 : Le retour inattendu
Le 6 août 2020, sous un soleil implacable, le général Yahia Ali Oulhadj fait une réapparition inattendue sur la scène politique algérienne. Désormais chef d’état-major du commandement de la Gendarmerie nationale, cet homme, autrefois méconnu du grand public, est propulsé sous les projecteurs. Derrière sa façade discrète, il traîne pourtant un passé sombre, des alliances dangereuses et des secrets bien gardés. Dans les cercles du pouvoir, son nom résonne comme un signal : Oulhadj est un produit du système, façonné dans l’ombre par des mentors aussi influents que déchus, tel Abdelghani Hamel, ancien patron de la DGSN, aujourd’hui emprisonné. Pourtant, à chaque scandale, Oulhadj a su échapper à la chute. Protégé par Hamel, puis par Ghali Belkecir, l’ancien commandant de la gendarmerie nationale, lui-même en fuite à l’étranger, Oulhadj a traversé les crises indemne. Son ascension est celle d’un homme qui sait manipuler les alliances dans l’ombre, en évitant soigneusement d’être exposé.
Épisode 2 : Les démons du passé
Mais son passé est loin d’être immaculé. Durant la décennie noire, Ali Oulhadj s’est forgé une réputation brutale à Tissemsilt et Tiaret, où il est accusé d’exécutions extrajudiciaires et d’arrestations abusives. Sa carrière, marquée par l’indiscipline et les abus de pouvoir, aurait pu s’arrêter là, mais chaque faux pas le propulsait étrangement vers le haut. Grâce à ses protecteurs, il a toujours su échapper à la justice militaire mais peut-on parler de justice dans système sans justice même lorsque les accusations contre lui s’accumulaient. L’année 2018 marque la chute de Hamel, emporté par des scandales de corruption. Oulhadj, flairant le danger, se détache de son mentor et se rapproche de Ghali Belkecir, nouvel homme fort de la gendarmerie. Mais ce dernier finit lui aussi par tomber, poussé à l’exil pour échapper à une condamnation pour haute trahison. Ali Oulhadj, lui, semble destiné à une retraite tranquille… jusqu’à son retour surprenant en 2020.
Épisode 3 : Le fiasco de Douira
L’une des premières missions sous sa nouvelle fonction expose immédiatement ses failles. Lors du match à Douira, la gestion désastreuse des tribunes par la gendarmerie nationale mène à un chaos sans précédent. Les supporters, mécontents et frustrés, scandent des slogans contre le pouvoir, transformant les tribunes en un théâtre de contestation. La réponse d’Oulhadj est brutale : une répression féroce s’abat sur les foules, illustrant une fois de plus l’incapacité du général à gérer autrement que par la force. Ce fiasco, loin de redorer son image, renforce la colère populaire et ternit encore davantage la réputation de la gendarmerie.
Épisode 4 : Les fantômes de la Kabylie
Si la gestion du match de Douira a été un échec retentissant, elle rappelle aussi un autre épisode sombre de l’histoire d’Oulhadj : le Printemps noir de 2001 en Kabylie. À cette époque, des centaines de jeunes manifestants sont abattus sous les ordres de la gendarmerie, transformant les villages kabyles en zones de guerre. Des rapports accusent directement Ali Oulhadj d’avoir orchestré la répression sanglante. Les familles des victimes demandent encore justice, mais Oulhadj, protégé par ses alliés, échappe une fois de plus aux poursuites judiciaires.
Épisode 5 : Les cicatrices jamais refermées
Les cicatrices laissées par le Printemps noir sont profondes. En Kabylie, le nom de Yahia Ali Oulhadj est murmuré avec amertume, évoquant un bourreau jamais jugé. Chaque année, les commémorations rappellent la douleur des familles et l’impunité des responsables. Mais dans les rues de Tizi Ouzou, on sait que l’ombre d’Oulhadj plane toujours. Il est perçu comme celui qui a échappé à la justice, celui qui continue de naviguer dans les hautes sphères du pouvoir, intouchable.
Épisode 6 : La justice en sursis
Alors que Yahia Ali Oulhadj tente de maintenir son pouvoir, le passé le rattrape inexorablement. De Douira à la Kabylie, chaque région porte encore les traces de sa brutalité. Les bavures, les tortures et les arrestations arbitraires refont surface dans les discussions, et de nouvelles enquêtes pourraient s’ouvrir. Les familles des victimes n’ont jamais cessé de réclamer des comptes, et l’étau se resserre autour de lui.
Ali Oulhadj sait que le temps est compté. Dans un régime où les alliances se font et se défont, il ne peut plus compter éternellement sur ses protecteurs. Même l’homme de l’ombre le plus puissant ne peut échapper indéfiniment à la lumière de la justice, je veux dire leur justice !!!
À suivre…
Boualem Boualem, l’homme de l’ombre imposé par l’armée
“Un thriller politique dans les arcanes du pouvoir algérien”

Nommé en 2023, Boualem Boualem, cet homme sans visage pour le grand public, apparaît comme la pièce maîtresse d’un échiquier politique algérien en perpétuelle mutation. Derrière les portes closes du palais présidentiel, son nom circule comme une rumeur silencieuse, inéluctable, dans les couloirs où se décident les destins de la nation. Le décret, signé par Tebboune un 2 janvier glacé, officialise sa montée en puissance, mais la réalité est bien plus sombre : Boualem Boualem est bien plus qu’un directeur de cabinet. Il est l’ombre qui s’étend sur tout le pouvoir, imposée par les généraux en coulisses.
L’homme est un stratège. Ancien conseiller à la Cour suprême, il a peaufiné ses talents dans l’art du secret et de l’influence. Aujourd’hui, il gère les affaires les plus sensibles du pays : les enquêtes secrètes, la gestion économique, la presse sous contrôle, les institutions verrouillées. Tout ce qui peut s’apparenter à une décision présidentielle passe par son bureau, mais très peu d’informations en ressortent. L’intelligence froide de Boualem façonne chaque directive, chaque mot que le président prononce en public.
Les observateurs extérieurs commencent à s’interroger : qui tire vraiment les ficelles dans l’appareil d’État ? La réponse, pour ceux qui regardent attentivement, se trouve toujours dans les bureaux sans fenêtre du cabinet présidentiel, là où Boualem s’affaire. Mais cette ascension n’est pas due au hasard. Il est le protégé du général Saïd Chengriha, le puissant chef de l’armée, qui voit en lui l’homme capable de maintenir l’équilibre fragile du pouvoir. Cette alliance, forgée dans le silence des opérations secrètes et dans les salles de réunions où seuls les initiés sont admis, fait de Boualem Boualem l’incontournable décisionnaire.
Cependant, derrière cette façade lisse se cache une machine à broyer. En Kabylie, Boualem orchestre une répression méthodique. Il ne se contente pas de l’arrestation de militants ou de la censure ; il coupe les veines économiques de la région, l’isolant jusqu’à l’asphyxie. Son plan est simple : l’épuisement par l’isolement. Chaque opposition est surveillée, chaque voix discordante réduite au silence. À Alger, peu de personnes osent encore prononcer son nom, de peur que leurs mots ne parviennent jusqu’à ses oreilles.
Boualem Boualem n’est pas seulement l’homme qui réprime. C’est aussi celui qui manipule les alliances à l’étranger. Sous sa direction, l’Algérie maintient des relations ambiguës, créant des équilibres diplomatiques tout en renforçant sa mainmise sur l’intérieur. Chaque geste, chaque mot, chaque déplacement international de Tebboune est soigneusement calculé par Boualem. C’est lui qui orchestre le ballet, distribuant les rôles tout en restant dans l’ombre. Tebboune lui-même devient presque une marionnette. Dans les rares moments où il se retrouve seul face à des décisions complexes, il sait que l’ombre de Boualem plane derrière chaque document, chaque dossier. L’homme de l’ombre détient le véritable pouvoir, celui qui n’est pas inscrit dans les décrets officiels, mais dans les silences des rapports confidentiels, dans les réunions secrètes avec les généraux.
Boualem Boualem, l’énigme du pouvoir algérien, n’a pas besoin de lumière pour régner. Son royaume se déploie dans les ombres, où le véritable contrôle se dissimule derrière les figures publiques. Il est, à sa manière, le président caché, celui qui ne prononce jamais un discours, mais dont chaque décision porte la trace de son empreinte. Pour ceux qui comprennent le jeu, il est celui qu’il faut craindre.
Le nabab Saïdani
Le paradoxe algérien réside dans la flagrante différence de traitement entre deux figures, l’une Nabab, l’autre opposant, incarnant chacune un aspect distinct de la contestation. D’un côté, Aksel Bellabbaci, militant kabyle pacifique, est traqué, persécuté, et placé en garde à vue en France sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par Alger, simplement parce qu’il défend les droits de son peuple et les principes de l’autodétermination. De l’autre côté, Amar Saïdani, ancien proche des cercles du pouvoir, est protégé malgré ses crimes avérés, grâce aux secrets explosifs qu’il détient sur l’appareil d’État algérien.

Ce contraste illustre parfaitement une justice à double vitesse. Tandis que Bellabbaci, un militant pacifiste, est confronté à une machine répressive implacable pour des crimes qu’il n’a pas commis, Saïdani, quant à lui, impliqué dans des affaires de corruption, de détournements de fonds publics et de collusion avec des intérêts étrangers, échappe à toute poursuite. Pourquoi ? Parce que Saïdani, habile stratège, a accumulé des informations sensibles sur le régime algérien. Son silence n’est pas obtenu par reconnaissance de ses qualités, mais par la peur de ce qu’il pourrait révéler. Il est protégé parce qu’il sait trop, tandis que Bellabbaci est persécuté simplement pour avoir exprimé une opposition légitime.
Le paradoxe devient encore plus frappant lorsque l’on observe le silence assourdissant qui entoure ces injustices. Aucun politicien, aucun journaliste, aucun intellectuel, aucune personnalité publique n’ose dénoncer cette situation. Même Saïd Sadi, autrefois défenseur des libertés démocratiques, se réfugie dans un silence complice. Pire encore, il s’aligne avec l’État en cherchant à faire traduire en justice française ceux qui ne partagent pas ses opinions. Cette connivence entre l’État algérien et certaines figures politiques, autrefois perçues comme des opposants, relève d’une trahison morale.
Le cas de Saïdani démontre comment l’État algérien pratique une justice sélective : ceux qui détiennent des secrets compromettants bénéficient d’une impunité totale, tandis que les militants qui luttent pour la liberté et la justice sont réduits au silence ou traqués. Ce traitement inégal met en lumière un système de pouvoir qui protège ses alliés, même lorsque leurs crimes sont évidents, et réprime brutalement ceux qui osent contester l’ordre établi. Bellabbaci devient ainsi le symbole d’une répression aveugle, tandis que Saïdani incarne le cynisme d’un système où la justice elle-même devient une monnaie d’échange.
La Nébuleuse DGSN : entre Pouvoir, Corruption et Déclin
L’histoire de la police algérienne est marquée par deux figures emblématiques qui, bien que liées par leur ascension dans l’appareil sécuritaire, ont connu des fins dramatiques. Ali Tounsi, chef de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pendant plus d’une décennie, a été brutalement assassiné en février 2010 dans son bureau par un collaborateur proche, le colonel Chouïeb Oultache. Ce meurtre a révélé les fractures internes au sein de l’institution policière et les luttes de pouvoir qui y faisaient rage. Malgré son long service, Tounsi a été la victime de ces rivalités, et sa mort a laissé dans l’ombre les véritables enjeux du pouvoir en Algérie. À ce jour, la lumière sur cette affaire reste partielle, étouffée par l’opacité d’un système non démocratique.

Son successeur, le général Abdelghani Hamel, nommé à la tête de la DGSN en 2010 par le président Abdelaziz Bouteflika, a lui aussi connu une fin tragique, bien que moins violente, mais tout aussi symbolique des luttes de pouvoir au sein du régime. Hamel, qui a consolidé son pouvoir et étendu son réseau d’influence au sein de la police pendant huit ans, a été évincé en 2018, dans un contexte de rivalités croissantes entre l’armée, les services de sécurité et la présidence. Accusé de corruption, d’abus de pouvoir et d’enrichissement illicite, il a été jugé et condamné à plusieurs années de prison en 2019, peu après la chute de Bouteflika et sous la pression du mouvement Hirak.
Les destins de Tounsi et Hamel sont révélateurs des luttes internes qui gangrènent l’appareil sécuritaire en Algérie. Tous deux ont incarné, à un moment donné, l’autorité absolue au sein de la DGSN, mais ils ont également été emportés par les jeux de pouvoir qui caractérisent le régime algérien. Tounsi, assassiné au cœur de son bureau, et Hamel, emprisonné pour corruption, symbolisent la fragilité de ceux qui, malgré leur influence, peuvent être sacrifiés dans la tourmente des intrigues de pouvoir. Ces deux parcours tragiques illustrent la face cachée de la police algérienne, où les ambitions personnelles et les rivalités de clans finissent souvent par dicter la destinée de ceux qui en prennent les rênes.
“Les Ombres du Pouvoir : La Pyramide Criminelle de la Police Algérienne”
L’histoire de la police algérienne, ou plutôt de son fonctionnement souterrain, ressemble étrangement à celle d’une organisation criminelle bien rôdée. Derrière le visage officiel de maintien de l’ordre, la pyramide de pouvoir au sein de cette institution est en réalité un édifice complexe et opaque, où chaque échelon répond à une logique d’intérêts personnels, de corruption et de contrôle mutuel, à l’image des plus célèbres mafias.

Au sommet de cette pyramide, le chef de la police incarne une figure de pouvoir redoutée, mais aussi éphémère. Des hommes comme Farid Zineddine Bencheikh, qui dirigent officiellement la DGSN, sont en réalité des rouages dans une mécanique plus vaste, celle de la collusion entre l’appareil policier, les services de renseignement et les généraux de l’armée. Dans ce système, les chefs de la police ne sont que des pions, souvent sacrifiables, servant les intérêts d’une élite militaire qui tire les ficelles dans l’ombre.
La police algérienne ne fonctionne pas comme une institution républicaine, mais comme une organisation pyramidale où chacun doit rendre des comptes à son supérieur, non pas en termes d’efficacité ou de protection des citoyens, mais en fonction des bénéfices qu’il rapporte au réseau. Les pots-de-vin, le détournement de fonds, les trafics d’influence ou encore l’enrichissement personnel forment la véritable monnaie d’échange dans cette hiérarchie corrompue. Chaque fonctionnaire est sous la pression constante de « monter dans les grades », non pas pour ses mérites, mais pour son aptitude à jouer le jeu.
Au cœur de cette pyramide, les officiers supérieurs, responsables des postes clés dans les grandes villes, gèrent non seulement la sécurité, mais aussi les affaires illicites. Détournements de devises, protection des contrebandiers, voire complicité dans les réseaux de trafic de drogue, ces hauts responsables s’enrichissent tout en fermant les yeux sur les crimes qui gangrènent le pays. Ceux qui ne jouent pas le jeu ou qui osent défier cette chaîne de pouvoir finissent écartés, parfois de manière brutale.
Mais dans cette pyramide, la chute peut être aussi rapide que la montée. Comme dans toute organisation criminelle, les luttes de pouvoir internes sont omniprésentes. Les alliances se forment et se défont, et le soutien des généraux de l’armée est souvent la clé de la survie. Lorsque ce soutien s’effrite, la descente aux enfers commence. Des figures comme Bencheikh, autrefois protégées, sont soudainement abandonnées par leurs alliés, parfois livrées à la justice pour des scandales de corruption qu’elles n’ont fait que perpétuer au sein du système.
Cette dynamique s’est illustrée à plusieurs reprises avec les différentes évictions et arrestations de hauts responsables de la police. À chaque changement de chef, la pyramide se réorganise, de nouveaux acteurs montent en scène, mais le fond reste inchangé. La police algérienne, censée être au service des citoyens, fonctionne comme une pieuvre criminelle, dont les tentacules s’étendent à tous les niveaux de la société et de l’appareil étatique.
Dans cette toile complexe de corruption, de pouvoir et de contrôle, la frontière entre la légalité et l’illégalité devient floue, laissant les citoyens algériens à la merci d’un système qui se sert d’eux comme d’un tremplin pour nourrir les ambitions personnelles des élites. Et tant que cette pyramide restera en place, la police algérienne continuera à opérer davantage comme une mafia que comme un corps de sécurité digne de ce nom.
Affaire de Djamel Ben Smail
Au cœur de cette pyramide criminelle qu’est devenue la police algérienne, l’affaire Djamel Ben Smail incarne tragiquement le croisement entre l’impunité des forces de l’ordre et la manipulation orchestrée par les élites. Ce jeune homme, artiste et militant pacifique, a été lynché à mort en août 2021 dans des circonstances atroces qui révèlent l’implication directe ou indirecte des forces de police dans un drame qui dépasse l’entendement. Tout commence avec les incendies dévastateurs qui ont ravagé la région de Kabylie, laissant la population dans un état de choc et de colère. Le régime algérien, incapable de contenir les flammes, a cherché à détourner l’attention en désignant des boucs émissaires. Djamel Ben Smail, innocent et venu prêter main-forte pour éteindre les incendies, est accusé à tort d’être l’un des incendiaires. La police, loin de protéger cet homme pris pour cible, facilite son lynchage en informant la foule en colère de son transport vers le commissariat de Larbaa Nath Irathen, une localité en Kabylie devenue tristement célèbre après cet événement. Ce jour-là, Djamel est extrait de la fourgonnette qui le transportait sous les yeux de la police, et livré à une foule hystérique qui le torture et le tue, tout en filmant la scène dans une barbarie insoutenable. Ce lynchage, orchestré en partie par l’incompétence et la complicité passive des forces de l’ordre, démontre que dans cette pyramide de la police, le pouvoir ne repose plus sur le maintien de la justice, mais sur la manipulation et l’intimidation.
L’affaire Ben Smail, qui aurait dû conduire à une réévaluation complète de l’institution policière, a au contraire révélé les dysfonctionnements profonds et l’infiltration de la police par des éléments criminels. Au lieu de répondre de leurs actes, les responsables du maintien de l’ordre, sous la pression du régime, ont préféré alimenter la confusion sur les véritables responsables des incendies en Kabylie et détourner l’attention de la responsabilité des autorités dans la mort de Djamel.
Cette affaire est le miroir des jeux de pouvoir internes à l’État algérien, où la police, au lieu de garantir la sécurité, se fait complice de la violence. En choisissant de sacrifier des innocents comme Djamel Ben Smail pour masquer leur incompétence et protéger leurs intérêts, les chefs de la police perpétuent un système où la vie humaine a peu de valeur face aux luttes d’influence. Dans cette pyramide criminelle, l’affaire Ben Smail n’est qu’un épisode parmi tant d’autres, mais elle illustre parfaitement la manière dont la police algérienne, loin d’être une force de protection, fonctionne comme une organisation mafieuse, où la manipulation, la violence et l’impunité sont devenues la norme.
Le Général Déchu : l’Anti-Kabyle notoire au cœur des Purges Algériennes
Dans les sombres couloirs du pouvoir algérien, le général Abdelhamid Ghriss, ancien secrétaire général du ministère de la Défense, incarnait l’homme de l’ombre, la « boîte noire » des secrets les plus profonds de l’armée nationale. Mais en juillet 2022, tout bascule. Un document, signé de sa main, révèle l’état d’épuisement moral des troupes. C’est l’étincelle qui met le feu aux poudres, dans un contexte où les généraux tombent les uns après les autres, victimes d’une purge implacable menée par le nouveau chef d’état-major, Saïd Chengriha.

Ghriss n’est pas un homme ordinaire. Proche du défunt Ahmed Gaïd Salah, ex-chef d’état-major redouté, il avait failli être nommé vice-ministre de la Défense en 2020. Sa puissance n’avait d’égal que ses ennemis, et parmi eux, ceux qui cherchaient à le faire chuter attendaient leur moment. Ce moment est arrivé avec l’affaire Guermit Bounouira. Ancien secrétaire particulier de Gaïd Salah, Bounouira, en fuite en Turquie, est accusé de haute trahison pour avoir transmis des documents secrets à des puissances étrangères. Lorsque Bounouira est extradé, les pièces du puzzle se mettent en place. Ghriss, autrefois intouchable, est accusé d’enrichissement illicite, d’abus de pouvoir, mais surtout de liens avec cette trahison fatale.
Dans un silence pesant, Ghriss est arrêté et emprisonné à Blida, son procès se déroulant à huis clos. L’homme qui connaissait les moindres rouages de l’armée, celui que Gaïd Salah qualifiait de clé pour « trouver une aiguille dans l’ANP », est soudainement évincé. Des témoins, selon certaines rumeurs, auraient parlé sous la pression, ajoutant au caractère trouble de cette affaire. Mais ce ne sont pas seulement des accusations de corruption qui le visent. Ghriss aurait aussi joué un rôle dans les cyber-attaques sous la bannière « badissiya-novembriya » durant le Hirak, une guerre de l’ombre où des équipements sophistiqués auraient été utilisés contre les institutions de l’État.
Dans un contexte de rivalités féroces entre factions, où chaque général peut devenir la prochaine cible, la chute de Ghriss n’est pas seulement celle d’un homme. C’est un signal envoyé aux derniers fidèles de l’ancien régime de Gaïd Salah. Les têtes tombent, les secrets s’accumulent, et les luttes pour le contrôle de l’armée et de l’État algérien prennent des allures de guerre clandestine, où chaque mouvement peut être le dernier.
Le général Abdelhamid Ghriss, autrefois puissant, se retrouve désormais enfermé, dernier symbole d’un passé que Saïd Chengriha semble bien décidé à effacer.
Le général Ghali Belkecir : il a autant de médailles que de scandales de corruption !
C’est une froide nuit de septembre en Suisse. Le général Ghali Belkecir, en cavale depuis des années, pensait avoir échappé à son destin. En 2019, après avoir été démis de ses fonctions, il avait fui l’Algérie, emportant avec lui des secrets qui pouvaient faire trembler le régime. À la tête de la Gendarmerie Nationale, Belkecir avait tout vu, tout su. Des scandales de corruption aux complots de coups d’État, il connaissait les dessous du pouvoir, jusqu’à tenir les plus hauts dirigeants en otage avec une simple phrase : « Vous m’emmerdez, je balance tout. »

Mais ce soir-là, son passé le rattrape. Lors d’un contrôle de routine à Zurich, les services suisses, informés du mandat d’arrêt international lancé par l’Algérie, le placent en garde à vue. L’arrestation fait l’effet d’une bombe silencieuse. Le régime algérien, loin de se réjouir, est pris de panique. Belkecir n’est pas un fugitif ordinaire, il est une “bombe atomique” vivante. Il détient des informations sensibles : le scandale de la cocaïne du Port d’Oran, des tentatives de coup d’État, des alliances secrètes avec des hommes comme l’ex-ministre de la Justice Tayeb Louh et le magnat médiatique Anis Rahmani.
Alors qu’il est interrogé en Suisse, à Alger, le silence règne. Personne ne veut réclamer son extradition. Trop risqué. Belkecir pourrait tout révéler : les noms, les dates, les montants des pots-de-vin. Les dirigeants tremblent, car en 2024, il pourrait décider de parler. De là, tout bascule. Le général, qui menaçait Tebboune et Chengriha depuis son exil, pourrait jouer sa dernière carte : rendre publiques des révélations fracassantes et faire tomber tout l’édifice du pouvoir.
Dans un dernier coup de poker, les services secrets algériens hésitent. Faut-il négocier avec lui dans l’ombre ou risquer de le voir tout dévoiler au grand jour ? La guerre des clans s’intensifie. Belkecir, bien qu’il vit quelques parts dans les îles Caraïbes, reste maître du jeu. Le suspense est à son comble : va-t-il tomber ou entraîner avec lui l’ensemble du régime dans sa chute ?
Dans ce thriller haletant où la vérité et le mensonge se confondent, “La Chute du Général” dévoile les luttes de pouvoir, les trahisons et les secrets d’État qui font trembler un pays tout entier.
La chute d’un nabab : M’henna Djebbar, le général déchu
M’henna Djebbar, autrefois redouté patron des services extérieurs algériens, a vu son règne sombrer brutalement. Proche du général Toufik, il avait construit son empire en manipulant les informations et en éliminant les opposants à l’étranger. Malgré son surnom de « général kabyle » et son influence, Djebbar fut limogé quelques heures après l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence, sans explication officielle.

Il avait survécu à plusieurs purges, mais ses échecs dans la gestion des dossiers libyen et malien, ajoutés au soutien diplomatique de la France aux thèses marocaines, ont fini par le discréditer. Fathi Missaui, dit « Seddik », le remplaça rapidement, symbolisant le début d’une nouvelle ère dans les cercles du renseignement.
Accusé d’avoir orchestré les incendies meurtriers en Kabylie en 2021 et d’avoir commandité le lynchage de Djamel Bensmail, Djebbar porte une réputation sulfureuse. Bien qu’il ait été condamné à huit ans de prison pour corruption en 2019, il avait réussi à se maintenir au sommet, jusqu’à ce que son étoile s’éteigne.
La chute de M’henna Djebbar est un rappel que, dans les hautes sphères du pouvoir algérien, même les plus puissants ne sont jamais à l’abri. Mais comme dans toutes ces histoires de clans et de trahisons, une figure tombe, et une autre prend sa place. L’histoire continue, nourrie par le secret et les manœuvres de l’ombre.
De l’opération Cocaïne à l’opération zéro kabyle
Wassini Bouazza, l’ex-patron de la sécurité intérieure, n’était pas un homme ordinaire. Invisible dans les coulisses du pouvoir, il tirait les ficelles sous la protection d’Ahmed Gaïd Salah, l’ancien maître d’Algérie. De l’opération Cocaïne à l’opération Zéro Kabyle, l’Algérie ressemblait de plus en plus à un empire gangrené par des réseaux mafieux. Wassini, surnommé “yeux bleus”, n’était pas seulement un exécutant. C’était un artisan, celui qui, aux côtés de figures comme Saïd Bouteflika et Konineuf – tous passés par le même lycée de Tlemcen – avait façonné l’ombre du pouvoir.

Des généraux aux surnoms de malfrats : “main froide” pour Médiene Toufik, “Droopy” pour Chengriha. Tous faisaient partie du même jeu, chacun une pièce d’un puzzle opaque. Bouazza, l’homme des basses œuvres, fut condamné à 8 ans pour divers délits, puis 16 ans pour trafic d’influence. Mais ce n’était qu’un écran de fumée. La vraie question restait sans réponse : pourquoi n’a-t-il jamais été inquiété pour ses actes racistes, pour cette sinistre “opération Zéro Kabyle” orchestrée dans l’ombre d’un colloque à Mostaganem ?
Rétrogradé à simple soldat, Bouazza subissait une chute humiliante, mais dans cette histoire de pouvoir et de trahisons, personne n’était vraiment innocent. Condamné pour divers délits, sa chute symbolique avec une rétrogradation humiliante n’a jamais abordé son implication dans des actes racistes ou l’opération Zéro Kabyle, visant l’exclusion et la stigmatisation des Kabyles. Cette opération, menée dans l’ombre, dévoile les tensions interethniques en Algérie, où anciens islamistes et militaires, jadis opposés, semblent aujourd’hui unis dans des projets funestes de division ethnique, alimentant la haine et la violence au sein du pays.
Stratège en malheurs, Monsieur médias
Dans un régime où le contrôle de l’information est aussi essentiel que celui des armes, Mohamed Chafik Mesbah incarne la fusion parfaite de la manipulation médiatique et de la répression politique. Loin d’être simplement un ancien colonel des services de renseignements, il est devenu l’architecte d’une machine de propagande parfaitement huilée. Courtisé par les intellectuels organiques, les journalistes, et les faiseurs d’opinion, il s’est taillé un rôle de maître de la narration nationale. Sous son influence, les médias ne sont plus que des courroies de transmission du régime, répétant docilement les messages soigneusement distillés par Mesbah.

Sa carrière, entièrement dévouée à la surveillance et au contrôle, a pris une nouvelle dimension lorsqu’il a rejoint la présidence en 2021, en tant que « chargé des affaires réservées ». Dans ce poste, il ne se contente pas de conseiller le chef de l’État sur les questions de défense et de diplomatie ; il orchestre en coulisse l’éradication de toute voix dissidente. Selon des sources proches du régime, Mesbah a reçu le feu vert du véritable maître de l’Algérie, le général Chengriha, pour traquer et éliminer les opposants à l’étranger. Dans cette mission, il excelle avec la même froideur calculatrice qui a marqué sa carrière.
Mais là où réside véritablement la puissance de Mesbah, c’est dans sa maîtrise des médias. En contrôlant les flux de la manne publicitaire, il s’est assuré que les voix médiatiques restent dociles, pliées à la volonté du régime. Les journalistes, réalisateurs, et éditeurs ne sont plus que des instruments au service de l’appareil d’État, murmurant à l’unisson les louanges du pouvoir. Les vérités alternatives et les récits critiques ont été étouffés sous le poids de la rente publicitaire, réduisant la presse à un simple miroir déformant des ambitions du régime.
Dans les années 2000, Mesbah a commencé à écrire directement dans les journaux, non pas pour éclairer la population, mais pour affiner l’art de la désinformation. Chaque mot, chaque phrase était une pièce d’un puzzle plus vaste : celui de l’endoctrinement subtil des masses et de la classe politique. Il veillait à ce que les messages diffusés soient parfaitement alignés avec les intérêts du pouvoir, tout en consolidant ses propres alliances dans les hautes sphères. Car Mesbah, comme tous les hommes de l’ombre, a toujours eu besoin de parrains. Le plus célèbre d’entre eux fut le Général Toufik, patron tout-puissant du DRS. Mesbah, surnommé « le caniche du Général », savait que son ascension dépendait de son obéissance infaillible et de sa capacité à manipuler l’opinion pour plaire à ses supérieurs.
Aujourd’hui, l’héritage de Mesbah est celui d’une mainmise totale sur l’information. Les médias ne sont plus qu’un écho du pouvoir, répercutant les récits imposés par ceux qui détiennent la force. La presse libre n’est plus qu’un souvenir, remplacée par une machine médiatique qui, sous le contrôle de Mesbah, façonne une réalité alternative, où la critique est non seulement étouffée, mais rendue invisible. Dans cet univers orwellien, le « chikour des médias » est devenu le garant du silence, celui qui fait la pluie et le beau temps dans le paysage médiatique algérien.
En conclusion, cette galerie de portraits acides dressée par Nasser Yanat ne représente que la partie émergée de l’iceberg. La liste des figures du pouvoir algérien qui ont contribué au déclin de la Kabylie est encore longue et mériterait d’être approfondie.
Kabyle.com, en relayant ces caricatures et analyses, exerce pleinement son droit à la liberté d’expression pour informer la communauté kabyle et au-delà.
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