Stop à l'humilitation, agissons !
Libérer les prisonniers d'opinion Kabyles
Alger expulse à nouveau des fonctionnaires Français
Les relations franco-algériennes s’enveniment à nouveau avec l’expulsion par Alger de plusieurs fonctionnaires français. Cette décision fait suite à la convocation du chargé d’affaires de l’ambassade de France par les autorités algériennes, selon des sources diplomatiques françaises. Officiellement, Alger accuse Paris d’avoir affecté des agents « sans notifications officielles ni demandes d’accréditation appropriées », une violation des conventions diplomatiques. Mais en arrière-plan, cette crise révèle une stratégie de chantage consulaire de la part du régime algérien.
Une pression consulaire inquiétante
Alger semble utiliser cette escalade comme un moyen de pression pour imposer la nomination de ses consuls en France. Depuis plus de cinq mois, le régime se plaint du blocage de l’agrément de deux consuls généraux destinés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls toujours en attente de validation. Derrière cette insistance, se cache une véritable stratégie de contrôle de la diaspora algérienne, notamment les communautés kabyle, chaoui, mozabite, chenoui et touarègue. En plaçant des consuls de confiance, Alger vise à surveiller les opposants politiques, contrôler les associations culturelles et politiques de la diaspora, et récupérer des informations sur les citoyens binationaux, leurs activités et leurs réseaux. Les institutions consulaires deviennent ainsi des postes avancés d’espionnage et de répression, sous couvert de diplomatie.
Barbouzeries algériennes : des révélations accablantes
L’enquête publiée par Mohamed Sifaoui dans l’édition du Journal du Dimanche du 10 mai 2025 met en lumière l’ampleur des opérations clandestines orchestrées par le régime algérien en France. Selon cette investigation, le président Abdelmadjid Tebboune aurait personnellement supervisé des actions visant à traquer et intimider des opposants exilés, notamment des militants kabyles et des activistes amazighs. Des agents des services de renseignement algériens auraient été impliqués dans des tentatives d’enlèvement et de surveillance, opérant sous couverture diplomatique. Ces révélations confirment les soupçons d’une politique d’ingérence algérienne qui dépasse largement les frontières de l’État nord-africain.
Macron : une complaisance qui interroge
Malgré la gravité de ces révélations, Paris semble hésiter entre fermeté et complaisance. La France dépend de la coopération algérienne pour la gestion des flux migratoires et la lutte antiterroriste dans le Sahel. L’Algérie, fournisseur majeur de gaz pour l’Europe, demeure un partenaire énergétique incontournable, surtout en période de crise énergétique. Enfin, maintenir une présence diplomatique forte à Alger permet à Paris de préserver son influence en Afrique du Nord face à la montée de rivaux comme la Russie, la Chine et la Turquie. Mais cette stratégie d’apaisement a un prix : elle conforte Alger dans sa politique de répression de la diaspora tout en affaiblissant la crédibilité de la diplomatie française.
Les Kabyles et les Amazighs : otages de ce bras de fer
Derrière cette crise diplomatique, ce sont les Kabyles et les autres communautés amazighes (Chaouis, Mozabites, Chenouis, Touarègues) qui en paient le prix. Le quadrillage consulaire algérien en France permet au régime de surveiller, d’intimider et parfois de neutraliser les militants les plus critiques. Les associations culturelles et politiques sont placées sous pression, les initiatives de promotion des cultures amazighes se heurtent aux entraves administratives et aux préjugés politiques. La diaspora, pourtant riche de sa diversité et de son dynamisme, devient une cible, piégée entre les ambitions du régime algérien et l’indifférence diplomatique française.
Sortir de la diplomatie de principe : une nécessité pour Paris
Face aux provocations répétées du régime de Tebboune, la France doit sortir de la logique de complaisance et assumer une diplomatie de principe. Plutôt que de se laisser entraîner dans des querelles stériles, Paris gagnerait à exiger clairement le respect des droits de l’homme et la libération de tous les détenus d’opinion en Algérie, mais aussi dans toute l’Afrique du Nord. Une position ferme qui redonnerait sens à ses valeurs et restaurerait sa crédibilité sur la scène internationale.
Mais au-delà des mots, la France pourrait faire appel aux instruments juridiques internationaux, notamment la Cour pénale internationale (CPI), où les crimes de répression, les disparitions forcées et les exactions commises par les généraux algériens pourraient faire l’objet de poursuites. Ces responsables, qui manipulent la diplomatie comme une arme de contrôle et de répression, pourraient bientôt devoir répondre de leurs actes devant la justice internationale.
Car si les querelles diplomatiques peuvent s’apaiser, les crimes contre les droits humains, eux, ne peuvent rester impunis.
