Stop à l'humilitation, agissons !
Libérer les prisonniers d'opinion Kabyles
Libérer les condamnés à mort
Un abaissement consternant !
En tant qu’observateur de notre société, je tiens à souligner la manifeste régression de nos acteurs culturels.
En 1970, lorsque je suis arrivé dans le monde artistique, nos chanteurs exerçaient leur art dans les cafés. Avec mon groupe Les Abranis, nous avons porté très haut la chanson.
Des bars-cafés, nous sommes partis à la conquête des salles de toute l’Europe, de l’Afrique.
Nous avons évolué sur les scènes les plus prestigieuses.
À Paris, la salle de la Mutualité, l’Olympia, le Zénith… et participant à de grands festivals du monde entier.
Aujourd’hui, je constate que nos chanteurs descendent aux enfers, malgré tous les moyens de communication dont ils disposent, ce qui n’était pas le cas à mon époque, où il n’y avait ni télévision ni radio, encore moins de réseaux sociaux.
Ces deniers vecteurs de communication sont d’ailleurs plutôt souvent utilisés pour les invectives ou chacun s’amuse à se montrer, de préférence avec sa nouvelle petite amie.
Tout ce monde, résidant dans les pays développés, est devenu la risée de la planète.
Notre devoir à nous, artistes kabyles, est d’élever notre art. Hélas, parmi ces artistes, la plupart ne trouvent rien de mieux à faire que d’aller applaudir leur bourreau, le Nain malsain, leur maître, le minable assassin de nos enfants : je nomme Abdelaziz Bouteflika.
Certains ne se contentent pas du ridicule que cela représente, ils vont jusqu’à demander pardon à la charrette, pardon au fauteuil du malade mental Bouteflika ! Je m’arrête là, la coupe est pleine. Évidemment chacun reconnaîtra sa minable attitude personnelle.
Je ne vais pas terminer avant d’évoquer les écrivains.
Eux aussi, au lieu d’aller à la conquête des médias lourds et des multiples Salons du livre, ils s’abaissent, dédicacent leurs œuvres dans les cafés-bars et pour certains dans des caves.
Nos supposés intellectuels sont devenus des clandestins de l’art noble qu’est la littérature.
En Kabylie, c’est logique, étant donné que toutes les salles appartiennent au pouvoir colonial.
En Europe, en l’occurrence en France, pourtant, il suffit de faire le nécessaire pour avoir accès aux médias lourds comme aux Salons du livre. Exemple, le Salon du livre de la Porte de Versailles à Paris.
J’espère qu’à l’avenir, nos intellectuels et chanteurs vont rehausser le niveau afin de faire briller notre culture kabyle dans le monde entier, qu’ils ne se contenteront pas de rester cloisonnés dans des bars sordides.
Je suis conscient que l’on peut me critiquer, voire détester mes propos sévères qui ne sont que la conséquence de la triste réalité. Certains penseront que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire… J’en prends le risque et je l’assume.
L’Histoire retiendra mes propos.
Shamy Chemini
Co-fondateur du groupe Les Abranis, écrivain, réalisateur, conteur, militant.
Rien à dire tout est dit ,triste réalité.Je n’appelle pas çà des artistes,pas tous bien sur,je les appelle des dinaristes.ils ne sont pas dignes de représenter la culture Amazigh ,et encore moins celle kabyle./