Tilyuna Su publie « Timegraḍ yessawalen »


Une naissance, un passage sur terre, et une trace… Tilyuna Su vient de publier chez Tira éditions un roman remarquable portant le titre « Timegraḍ yessawalen », qu’on peut traduire littéralement par « Les résonances sanguinaires ».

L’œuvre est considérable tant par la singularité et la perspicacité de ses réflexions, par son actualité contemporaine et par la variété des thèmes évoqués. Souad Chibout, de son vrai nom, ne pouvait être différente de celle répondant au lyrisme de sa plume guidant son objectif dans la matrice des horizons convoités, sa conscience aux côtés de ses confidences, et sa plume, le reflet intègre et évocateur peignant son verbe.

Exigeante avec toujours cette empreinte féminine dans chacun de ses mots, Tilyuna Su est née avec une plume à la main, et une langue maternelle comme lumière lui frayant les voies portant haut et fort la voix et les couleurs de sa Kabylie. De belles mélodies, des chansons à textes et des romans… Et on parle d’une entité irréductible et d’une âme indéfectible.

Honneur à ces montagnes kabyles qui l’ont vue naître et grandir dans la sainteté de leur grâce et vertu !

Souad Chibout Tilyuna Su Kabyle.com

Si le paradoxe humain est une anthologie de textes, et si patauger dans les méandres des abysses de ses consciences en cherchant à contempler ses profondeurs sans jamais retrouver le goût de remonter à la surface, et si de telles incartades ne sont en somme
qu’une crise de la sensibilité provoquée en soi… De ce qui taraude à ce qui rend la joie, des attentes espérées à leurs concrétisations passées au crible à travers le tamis de la bureaucratie administrative et des politiques pervers aux univers dépourvus d’avers et de revers, de la bonne parole mesurée des sages de la tribu, du « Moi » qui croise parfois la fatalité en pointant du doigt le thème répressif atteint d’une névrose inconsciemment transmissible, de la peur obsessionnelle de l’autre quand le lien avec la raison se brise face à celui de la folie, de la question des mésententes et du pardon, de l’amour et de la
rédemption quand elles sont portées tel un étendard… Tout cela ouvre des réflexions sur la subtilité de la vie, sur ses perpétuelles contradictions et sur la mort qui récompense par la perte et la mélancolie. Son récit est dense, il vacille entre l’obscur et le lumineux, entre l’abstrait et le concret, entre celui qui se cherche et s’inquiète, entre celui qui ignore pourquoi il vit, et sur celui qui vit sans s’interroger sur les limites et les frontières invisibles franchies.

Mohand-Lyazid Chibout (Iris)

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