KAMIRA, présidente de « l’association des femmes du printemps noir », pleure son ami de combat.

KAMIRA, présidente de « l’association des femmes du printemps noir », pleure son ami de combat Améziane et promet de lutter avec détermination pour les idéaux de liberté et de souveraineté du peuple berbère.

Pour toi Ameziane,

Ameziane Mehenni, tu étais le digne héritier du combat noble qu’a mené ton grand-père Ameziane, tombé au champ d’honneur pour l’indépendance de l’Algérie, et digne héritier de ton père, Ferhat Imazighen Imula, militant infatigable de la cause berbère.

Ameziane, nous tes amis, nous sommes fiers de t’avoir connu et aimé, avec toutes tes qualités humaines, fidélité générosité, intégrité…La distance n’a pu affecter notre amitié.

Ameziane, que te dire ? Toi qui as subit la répression, dès ton enfance, tu as été privé de la présence de ton père, incarcéré arbitrairement et jeté dans les geôles de Berouaguia et Lambèse.

Ameziane, à ton adolescence tu as repris le flambeau, nous avons fait ensemble un chemin de lutte, l’année du boycott scolaire, tu as pris la responsabilité de présider la coordination des lycéens imazighen tout en militant au mouvement culturel berbère.

Ameziane, en 1998, dès que tu as eu écho de l’assassinat du rebelle, tu es rentré en Kabylie pour être parmi nous et partager la douleur et la révolte.

Ameziane, te revoilà encore au rendez vous en 2001, parmi nous, pour être aux côtés des tiens, suite à la répression féroce qui s’est abattue sur notre Kabylie, nous nous rappelons toujours de ton expression, « je suis rentré pour être avec mes frères ma yella tetewthem adtewtegh, ma tewtem ad ewtegh ».

Ami Ameziane, par ton assassinat, ils veulent nous faire taire et atteindre ton père.

Ameziane, tu as été assassiné sur le sol du pays des droits de l’homme et des libertés, nous accordons notre confiance aux autorités françaises pour faire toute la lumière sur ton assassinat.

Ameziane, même si nous sommes touchés dans notre chair, nous n’abdiquerons pas devant les ennemis de la vie, chaque assassinat d’un jeune en Kabylie est signe de leur lâcheté et de leur impuissance devant la justesse et la noblesse de notre combat et de notre cause.

Ameziane, tu es parti en juin rejoindre, Djilali, Karima, Matoub, Boudiaf et les 126 martyrs du printemps noir.
Reposes en paix Ameziane, nous ne t’oublierons jamais, tu as laissé derrière toi des femmes et des hommes déterminés plus que jamais à honorer ta mémoire en restant fidèles aux côtés de ton père pour continuer le combat pacifiquement.
Ameziane, tu as vécu en homme, tu t’es éteint comme un saint.

Ayamedakul nnagh staafu tura, ttes di lehna, ma d nekwni n aauhedik u nkennu y ara
Kamira et Zina Nait Sid,
Karim, Djamel, Kamel.

Stéphane Mérabet Arrami
Stéphane Mérabet Arrami
Publications: 165