Mohand Laravi TAYEB, la perte d’un grand homme pour la Kabylie

Le militant de la première heure et ancien président du Mouvement de l’Autonomie de la Kabylie de juin 2010 à août 2011, Mohand Larbi Tayeb (@Laravi Atfrah), est décédé le samedi 08 août 2020 des suites d’un cancer du foie. Il a été inhumé ce dimanche dans son village natal Ath Frah dans la commune Larbaa Nath Iraten.

Enseignant à l’Université de Tizi Ouzou et de Belgrade durant une quarantaine d’années, docteur en cybernétique sociale, il a formé plusieurs générations d’ingénieurs et universitaires. Il est également le frère du chanteur Brahim Tayeb.

Ferhat Mehenni a appelé les militants à lui rendre un hommage digne d’un homme d’État : « Homme de conviction, kabyle dans l’âme et universitaire ayant formé plusieurs générations de diplômés, il était agréable à vivre et à côtoyer […] malgré les inévitables malentendus auxquels la politique nous a confrontés nous sommes restés amis par delà les vicissitudes du temps. La Kabylie perd un de ses meilleurs enfants, un cadre et un dévoué à la cause de son indépendance […] il était l’un des piliers du MAK ».

Le militant kabyle Azru Loukad a souligné tous ses sacrifices pour la cause kabyle «Il vivait avec l’espoir chevillé au corps de voir un jour la Kabylie, pour laquelle il a tant et tant donné, maîtriser son destin et devenir le façonnier essentiel de la renaissance d’une Tamazɣa libre, démocratique et séculière au service de ses propres peuples […] son intelligence, son temps, sa santé, sa maison, sa famille, son véhicule, sa bourse, son carnet d’adresses n’étaient pour lui qu’autant de moyens à mettre à disposition sans réserve à chaque fois que les contingences du combat l’exigeaient ».

Kamira Nat Sid, Présidente du Congrès Mondial Amazighe qui était présente à ses funérailles témoigne elle aussi «Nous avons accompagné notre camarade militant kabyle Laravi Atfrah à sa dernière demeure. Ton ombre sera toujours parmi nous. Repose en paix cher camarade le combat continue.»

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Ahmed Ait Bachir ancien militant a souligné, de son côté : « C’est avec tristesse et consternation que je viens d’apprendre le décès de notre ami Mohend Larvi Tayeb. Militant engagé désintéressé, avec sa perte, la Kabylie perd l’un de ses fils des plus dévoué. A toute sa famille, notamment son épouse et Brahim son frère, qu’ils trouvent ici toute ma compassion, ma solidarité et mes condoléances les plus attristées. La Kabylie vient de perdre l’un de ses plus grands défenseurs, un militant qui s’est investi de manière dévouée et désintéressée dans son combat. »

Le réalisateur et militant Hocine Redjala a aussi exprimé toute sa compassion : « Un grand homme, un homme bon, Moh larvi l’universitaire qui a tout laissé ailleurs pour revenir aux piémonts de ses hautes collines de Kabylie, nous a quittés dans la dignité et le silence. Et, ajoute, Hocine Redjala, c’est triste de le voir partir avec cette amère idée que la Kabylie pour laquelle il se battait ne s’est pas encore relevée de ses marasmes. Digne et honorable, je ne t’oublierai jamais. Notre toute dernière conversation est une sorte de testament à notre peuple qui marche.»

Mouloud Abadou journaliste et ami de Mohand Larbi Tayeb lui a rendu hommage par ces mots : « Adieu cher ami Professeur Cheikh Laravi pour les intimes l’homme des causes justes, humaniste, universaliste adepte de la démocratie, de la laïcité, des droits de l’homme, féministe, farouche défenseur de l’école républicaine, de la paix, de la liberté d’expression, enseignant, universitaire, scientifique, intellectuel hors pair, l’ami des prolétaires et un militant aguerri de la cause identitaire. Repose en paix le lion de Djurdjura, ton nom sera gravé à jamais dans la mémoire du peuple de la Kabylie et de Tamazgha. Ces photos ont été prise lors d’un reportage l’année dernière à Ath Khazem le champs des oliviers de ses ancêtres tant aimé dans son village natal Ath Frah Larbaa Nath Iraten ( ex Fort National en haute Kabylie ) une belle citadelle historique, antique, révolutionnaire et culturelle qui a enfanté des grand hommes tels que le premier linguiste et chercheur en Tamazight , Cheikh Amar Boulifa, le poète de tous les temps, Cheikh Mohand Ou M’hend, Abane Ramdane l’architecte du Congrès de la Soummam entres autres symboles et figures emblématiques qui ont marqué l’histoire, l’identité, les traditions et la culture ancestrale de nos aïeux d’une pierre blanche cette jolie magnifique région des Ath Iraten qui fut la capitale de la haute Kabylie jadis n’est autre que la contrée natale de Cheikh Teyev Mohand Laravi l’enfant du pays. Il y a trois jours il m’a appelé par téléphone pour faire une sortie au village Ath Frah avec notre ami Omar Kerdja à Ath Khazem un lieux mythique et historique des ath Frah il me disait pour le moment  » Je suis très affaiblie mais le RDV est maintenu finalement ». LE RDV n’aura jamais lieux . Paix à ton âme l’ami »!

Mohand Tayeb Larbi était un militant démocrate, qui jusqu’à son dernier souffle luttait courageusement pour l’émergence d’un Etat kabyle. Il continuait le combat même immobilisé dans un lit d’hôpital, même affaibli il venait appuyer les marches en faveur de l’indépendance de la Kabylie.

L’équipe de Kabyle.com partage le profond deuil ressenti par sa famille, ses amis et tous les militants de la cause kabyle. Nous garderons en mémoire l’homme de valeur, la personnalité attachante que représentait Dda Laravi. Sa disparition est une perte inestimable pour la Kabylie.

Une conférence du Professeur Mohand Laravi Tayeb empechée à Larbaa Nath Irathen

3 commentaires

  1. Le poison de l’ennemi a eu raison de lui et de la maison de la science « axxam n tmusni ». sgunfu di talwit .
    Nos intellectuels et élites kabyles,surtout indépendantistes doivent faire très attention à la mort à petit feu
    par empoissonnement programmée par le pouvoir arabo-islamiste.À bon entendeur salut.

  2. RIP à ce grand Monsieur qui a la chance de mourir en tant que kabyle intelligent et surtout digne. J’espère que beaucoup de jeunes s’en inspireront

  3. C’est très triste, nous perdons un pilier de la résistance kabyle au sens premier du terme, un digne qui refusait de demeurer un étranger à sa langue et à sa culture!…. Des êtres comme lui manquent malheureusement à la kabylie. Mes condoléances à ses frères d’armes ainsi qu’à sa famille. Il y’a tellement d’imbéciles qui perdent leur temps avec le hirak et scandent leur vomi arabo-islamo-colonial âne-gerien.
    C’est injuste de voire partir des lumières alors que les obscures pilulent.

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