Stop à l'humilitation, agissons !
Libérer les prisonniers d'opinion Kabyles
Libérer les condamnés à mort
Mettons un terme à l’humiliation de la Kabylie !
Déclaration de l’association Tamazgha.
La Kabylie est gravement persécutée depuis quelques années : arrestations massives, incendies de nos villages et nos forêts notamment, et bien d’autres méfaits… Nos camarades qui défendent la Kabylie (autonomistes, indépendantistes, …), notamment celles et ceux qui sont critiques vis-à-vis de l’idéologie arabo-islamique, véritable poison à l’encontre de l’Amazighité, sont des centaines à croupir dans les geôles du pouvoir algérien. Notons que la chape de plomb dépasse les frontières. Les réseaux sociaux de la diaspora kabyle sont moins entreprenants que d’habitude. La peur est palpable et les représailles hantent les esprits, mais cela ne saurait durer. Certes, les militants kabyles sont pacifiques mais fermes.
Les mascarades « judiciaires » que l’Etat algérien organise pour condamner ou « acquitter » des citoyens arrêtés arbitrairement, souvent de façon brutale et humiliante, sont une preuve de plus qui confirme le caractère dictatorial de ce régime qui n’a que trop duré. L’instrument « judiciaire » algérien, nous le constatons bien, est aux ordres, comme il l’a toujours été. Ce régime est si rétrograde qu’on ne peut lui demander de se hisser à la modernité.
Par ailleurs, il est à déplorer que des milliers de jeunes tentent l’eldorado avec des chaloupes ou autres rafiots de fortune, souvent au péril de leurs vies. Parmi eux, il y a des cadres, des médecins, des ouvriers, des ingénieurs… Tous sont dramatiquement dans la désespérance.
Au sein de notre camp, nous sommes affligés par l’amateurisme de quelques groupes qui gesticulent mais n’apportent finalement que le discrédit à notre Kabylie. L’État algérien est mortel. Nous le savons bien : il use de toutes les violences pour éradiquer toute ambition d’affirmation berbère. L’éradication de l’Amazighité est leur leitmotiv : nous l’avons vu au Mzab comme en Kabylie.
Nous le voyons aussi au Rif : nos amis y sont lourdement réprimés par le royaume marocain. Les deux régimes antiberbères, aussi bien le marocain que l’algérien doivent être fermement combattus !
En ce qui nous concerne, nous restons combatifs et n’allons pas abdiquer ou accepter l’ordre établi par une autocratie. Aujourd’hui, que peut-on attendre d’un système animé par la haine viscérale du berbère qui a fait de l’éradication de l’Amazighité un projet ? Rien si ce n’est qu’il accentue la répression si nous ne faisons rien, si nous n’agissons pas et si nous restons passifs. Le peuple doit-il continuer à subir un régime qui le méprise, qui le réprime et l’humilie ?
Certes, nous nous devons d’admettre notre incapacité présente à nous retrouver TOUTES et TOUS pour la cause commune, mais cela viendra nous l’espérons avant qu’il ne soit trop tard. Nous sommes, peut-être, sans trop d’illusions immédiates mais bourrés d’attente active. Ceci étant, la situation en Kabylie fut similaire avant Avril 1980 et avant Avril 2001. Dans les deux situations, il s’en est suivi les déflagrations générales que l’on connait. Nous gardons donc l’espoir d’un nouveau sursaut qualitatif.
Nous l’avons déjà dit ; face à cette situation inédite qui menace la Kabylie dans son existence-même, peut-on rester indifférents et être spectateurs de notre propre anéantissement ? N’est-il pas plus qu’urgent d’organiser la résistance et la lutte afin de mettre fin à cette agression sans fin que mène l’État algérien contre la Kabylie ? N’est-il pas temps de s’affranchir de ceux-là, parmi nous, qui collaborent avec la voyoucratie algérienne ; ceux-là qui sont “le bâton” des forces de répression en Kabylie ?
La responsabilité de la diaspora, notamment en France, est également engagée : elle doit prendre sa part dans cette incontournable lutte qui doit être menée pour redonner à la Kabylie sa dignité. Il est urgent que soient initiées des actions collectives nées d’une large concertation des différents acteurs kabyles en France, et dans la diaspora de manière générale, et quelles que soient leurs tendances ou leurs appartenances : l’intérêt de la Kabylie et sa défense doit rester l’unique objectif de la mobilisation.
Tamazgha,
Paris, le 11 décembre 2022.