Stop à l'humilitation, agissons !
Libérer les prisonniers d'opinion Kabyles
Libérer les condamnés à mort
L’indécente et indicible parole
L’Histoire est jalonnée d’hommes censés être instruits abusivement appelés intellectuels, souvent proches des régimes qui oppressent les peuples dont ils prétendent incarner l’esprit et l’aura. L’intellectuel n’est-il pas là afin d’être une sentinelle à l’affût de toute incartade aussi minime soit-elle ? Négation totale selon ceux qu’on a, jadis, dénommé « les intellectuels de la cour » et qui ont toujours cours !!
Ainsi selon cet « écrivain » le fait de se proclamer kabyle vous rend inéligible à son gribouillage qui fait office de signature. Cette véhémente assertion qui prétexte un nationalisme de façade n’est là que pour taire l’identité kabyle et la noyer dans un entrelacs d’arabisme, d’islamisme voire même de panarabisme. Le triptyque éminemment exclusif et fossoyeur. Comme si l’unique problème pour cette unité fictive-pour le coup- est le Kabyle. N’y-a-t-il pas là une volonté manifeste de courtisanerie déplacée qui réjouirait ses décideurs de sa pirouette d’idiot utile qui assume pleinement sa basse besogne dans une complaisance indigne ?!
« A quoi rêve ce loup ? » Certainement pas à faire « xawa xawa » avec les Kabyles qui eux sont grisés par ce syndrome, mais à l’ablation définitive de l’entité kabyle de cet ensemble nommé Algérie. Puisqu’il considère que s’affirmer en tant que tel c’est introduire de la « carie » qui gangrènerait cette prétendue cohésion nationale. Il est à rappeler que ce scribouillard de Béchar a hautainement déclaré en 2014 qu’il était « un nom en Algérie ». Pédant et ingrat, il avait sciemment omis de dire que son lectorat était principalement Kabyle, celui-ci même sur lequel il verse allègrement son venin aujourd’hui. Cependant, il ne faut pas être surpris par ces/ses sorties attentatoires, car celui qui a servi toute sa vie le système qui l’a enfanté ne peut s’y soustraire noblement et ne fait que suivre la procession aux ordres.
Il est présenté comme le visage de la littérature algérienne, ce que je récuse, car il est à mes yeux qu’un écrivaillon au verbiage vomitif. Les laïus pompeux, intéressés et affectés sans conviction ne peuvent faire de toi un monument de la littérature. Comme le dit si justement le proverbe Kabyle : « C’est la rareté des hommes qui ont fait de toi Ali un homme ». C’est l’absence du verbe acerbe et dénonciateur de Djaout, les phrases enchevêtrées et ciselés de Mammeri, le réalisme fougueux de Fearoun, la tapisserie narrative de Dib et la poésie engagée de Kateb qui ont fait de toi Yasmina un « écrivain » fade à la logorrhée nauséeuse compatible avec l’air du temps.
Il a osé même dire, après une question concernant la traduction de ses livres en Tamazight, qu’il y a « une hostilité de certains intellectuels kabyles ». L’hostilité est celle qui consiste à défendre sa langue et sa culture ? Œuvrer pour sa chapelle ? Une danse nietzschéenne jouissive, toutefois, « ceux qui dansaient furent considérés comme fous par ceux qui ne pouvaient entendre la musique » que mon lecteur fasse la lecture qui lui sied. Cette réponse montre clairement son racisme et son ostracisme constants envers les kabyles qui lui ont donné de l’audience.
Si au bout du compte, nous devons faire abstraction de notre culture et tuer notre kabylité afin d’être acceptés dans ce gloubi-boulga, nous nous en passons cordialement. Nous récoltons toujours racisme, hostilité et haine, donc aucune concession n’est à l’ordre du jour. Il veut notre anéantissement en criant haro sur les Kabyles et c’est à nous de nous enfermer dans un mutisme asphyxiant ?! Nous sommes condamnés parce que nous existons, nous brandissons fièrement notre identité et nous y tenons jalousement. Il a osé, j’oserai moi aussi : je plaide-et j’assume-pour un autodafé de ses livres. Le feu n’est-il pas le plus efficace des purificateurs ?
@le_recalcitrant