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Le régime algérien se prend la gifle par les vrais Arabes
“Comme je me suis insurgé contre l’Algérie française, je m’insurge contre l’Algérie arabo islamique. On ligote un peuple à travers une langue et une religion, je ne suis ni arabe ni musulman, je suis algérien » Kateb Yacine.
Loin d’être un postulatum, cette énonciation est une vérité que tout algérien digne de son algérianité ne saurait mettre en doute. Mohammed Ben Salmane, puissant maitre de l’Arabie, la confirme à sa manière pendant que se prépare à Alger, la tartuferie d’un sommet de la ligue arabe.
Dans leurs incursions armées avec occupation de territoires, les arabes parlaient d’al-futûhâte al-islâmiyya, littéralement : les ouvertures islamiques, comme si les pays des peuples non-arabes étaient fermés et qu’il fallait les ouvrir par la force à la seule religion vraie qui devait être connue et adoptée partout dans le monde. Ce mélange conquête-illumination avait écarté subrepticement le concept de colonisation, tendancieusement traduit en bénédiction. La lecture de l’histoire des pays Nord-Africains devint alors ordonnancée à leur conquête par les arabes qui se déduisait par la volonté de modifier leur histoire commune et par embranchement politique, le replacement du mécanisme de leur soumission absolue à une langue et une religion par le mythe d’un « Maghreb » conquis, par la grâce de Dieu, dans une optique de renaissance. Comme si nos aïeux étaient nés sous X.
L’identité détermine un peuple, elle ne se construit pas. Elle ne se modifie pas. Elle ne se choisit pas. Sur le plan biologique, elle est un héritage génétique que chaque peuple reçoit comme un patrimoine particulier à conserver et à protéger avec le devoir de le transmettre à son tour. Les critères à partir desquels les tenants du pouvoir en Afrique du Nord définissent l’identité occultent des centaines de générations qui s’étaient succédé à travers le temps pour faire de nous ce que nous sommes : des Amazighs. Et aujourd‘hui, des couches sociales dans le « Maghreb » vivent dans l’ignorance de la partie la plus importante de leur identité. Heureusement, la revanche de l’histoire se lit, paradoxalement, dans le mépris envers l’Algérie que cultivent les plus hauts descendants des anciens conquérants arabes, Mohammed Ben Salmane et ses associés, pourtant, tout aussi criminels et sanguinaires que leur ancêtre Oqba Ibn Nafi envers lequel les Algériens rendent constamment hommage à la manière d’une postulation vers Dieu.
Un sommet de la Ligue arabe sans les vrais Arabes dans une terre non arabe truffée de contre-vérités supposées historiques, c’est le mensonge qui se moque du mythe. Le Moyen-Orient coupe enfin son prolongement en Afrique du Nord, un appendice qui ne lui sert plus à rien. Un accessoire qui lui est plus gênant que profitable.
Dépourvu de tous les concepts de dignité et de valeurs intrinsèques, le régime algérien, méchant et sénescent, prend la gifle sans rougir. Il joue à son peuple une mise en scène dont il tire l’usufruit qui lui permet de disposer encore des dupes avec toutes les formes d’imposture à sa disposition. Le pire que l’on constate c’est l’hystérie burlesque des charlatans, journaux aussi faux que suspects, naufragés dramatiquement dans le domaine de l’information. Ils trouvent les alibis nécessaires à leur passion de larbins par des excès morbides dans la justification funambulesque de l’humiliation que vient de subir leur président. Charmés de l’effet de libations pour certains, d’autres se mettent volontiers en goguettes qu’ils se font partie fine craignant d’être maladroits vis-à-vis de l’organisme distributeur de pub. De dynamisme, d’enthousiasme et d’énergie à merci, ils se font racoleurs à leur insu au point de laisser pisser le mérinos. Quand ça sent le fagot, les consciences se ferment, les chiens dansent.
Tant que le régime algérien n’est pas hué par des intelligences, son peuple portera encore et encore les souffrances du cheval maltraité de Nietzche
Djaffar Ben.
Peinture: Kateb Yacine.
Huile sur toile réalisée au lendemain du décès du poète.