Le Printemps Berbère ne commença pas le 20 avril

Corrigeons l’Histoire, le 20 avril 1980 n’appartient pas à la famille Saïdi!

Le 20 avril 1980 de Tizi Ouzou est une œuvre collective, elle est exclusivement le produit des luttes estudiantines précédentes ; des comités de cités universitaires autonomes , gérés par des étudiant-e-s conscient-e-s des enjeux politiques de leur époque.

Le printemps berbère de 1980 ne commença pas le 20 avril. Bien avant cette date, précisément le 10 mars 1980, un collectif estudiantin naquit pour animer la vie estudiantine et organiser un cycle de conférences dont celle de Mouloud Mammeri sur 《les poèmes kabyles anciens 》 fût la première conférence programmée.

Le jour du 10 mars, la conférence fût interdite par les autorités locales de Tizi Ouzou. La police algérienne interpella Mouloud Mammeri et Salem Chaker, elle les mit en garde à vue au commissariat de Tizi Ouzou, avant de les libérer, le soir, à 16:30. Le soir même du 10 mars 1980, ils rencontrèrent Hmed Taleb, Idris Gérard Lammari et Aziz Tari , membres organisateurs de la conférence et représentants des étudiants .

Ils leur demandèrent de garder le calme et de rester sages. Conscient des riques qui pourraient encourir les organisateurs Dda Lmouloud leur avait demandé des excuses 《dans le témoignage que Aziz Tari m’a rapporté》 . Le soir du 10 mars 1980, une réunion secrète avait été organisée par Idris Gérard Lammari, Hmed Taleb et Tazi Tari dans une chambre universitaire. La réunion avait pour but d’organiser une riposte au régime dictatorial. Chacun des présents avait sa proposition entre : rassemblement, manifestation, etc. Et les trois avaient opté pour la décision d’Aziz Tari ; celle d’une manifestation.

À l’heure du repas du soir au niveau de tous les réfectoires des cités universitaires de l’université de Tizi Ouzou, tous les étudiants et toutes les étudiantes étaient informés par la tenue d’une assemblée générale, le lendemain 11 mars 1980 à 09 H 00, au niveau du campus universitaire de Tizi Ouzou. Le 11 mars 1980 à 09H00, tous les étudiants et toutes les étudiantes étaient présent-e-s au rassemblement qui n’avait duré que quelques minutes avant que le chemin des manifestations en Algérie soit frayé. D’autres secteurs, par la suite, avaient rejoint l’université et le mouvement avait pris de l’ampleur.

Le printemps berbère 1980 avait semé la graine de l’espoir dans une Algérie profondément violentée par un régime militaro-bourgeois.

Le printemps berbère de 1980 avait pour principales revendications : la reconnaissance des deux langues nationales , le berbère et le derdja et le vrai socialisme. Ces revendications avaient été concrétisées dans une charte 《 la charte de Yakouren 》 lors d’une rencontre organisée par les étudiant-e-s et l’université de Tizi Ouzou en août 1980 à Yakouren.

Amar Benhamouche

Amar Benhamouche
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