L’Algérie contre la Kabylie : la dépossession des terres à Tala Hamza

Le site de Tala Hamza, situé dans la vallée de la Soummam reconnu pour sa richesse minérale et écologique, est au centre d’un projet d’exploitation confié par l’État algérien à un groupe industriel chinois. Les autorités algériennes ont récemment entamé des démarches pour exproprier les propriétaires terriens, demandant aux habitants de Tala Hamza de venir retirer les actes d’expropriation en échange d’une indemnisation. Pourtant, ce projet minier, imposé sans consultation populaire, rencontre une opposition généralisée dans la région, que ce soit pour des motifs écologiques, sanitaires, juridiques ou politiques.

Pour les Kabyles, cette situation va au-delà de la simple exploitation minière : elle touche à leur droit à l’autodétermination et à la préservation de leur territoire. En vertu du droit international, et conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, la Kabylie revendique son droit à décider des projets impactant son territoire.

Face à cette situation, Ferhat Mehenni appelle les propriétaires de terrains à refuser de signer les actes d’expropriation et de rejeter toute forme d’indemnisation.

Déclaration de Ferhat Mehenni

Tala-Hamza abrite un gisement de zinc et de plomb dont le projet d’exploitation est confié à un groupe chinois.

Nous avons alerté à maintes reprises sur les très dangereuses menaces qu’il fait courir à toute la Vallée de la Soummam en termes de santé, d’environnement et de sismicité…

Les autorités coloniales en Kabylie occupée viennent d’appeler les propriétaires de terrains à aller chercher les actes d’expropriation pour se faire indemniser. Ce projet est contesté par toute la région, y compris pour des raisons juridiques et politiques :

1) La Kabylie n’est pas algérienne. Elle revendique son droit à l’autodétermination conformément au droit international.

2) Les Kabyles sont un peuple autochtone qui, conformément à la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, dispose seul de la souveraineté sur son territoire. Il faut par conséquent au moins un référendum régional pour valider un projet qui, à tous points de vue, est criminel.

Par conséquent, j’appelle les expropriés à :

– Refuser les décisions qui les dépossèdent de leurs maisons et de leurs terres ancestrales.

– Refuser de signer l’acte d’expropriation sous quelque forme que ce soit.

– Refuser l’indemnisation qui leur est attribuée d’autorité. Ce seront là des actes d’honneur et de dignité.

Par patriotisme, j’appelle toute la Vallée de la Soummam et toute la Kabylie à se solidariser avec les expropriés.

Une action auprès des instances internationales est en cours.

Vivement la liberté du peuple kabyle.

Oued Amizour
Sur Wikipédia « Tala Hamza est une création de l’état algérien sur des terres privées non restituées de la Kabylie »
Rédaction Kabyle.com
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2 commentaires

  1. Beaucoup de kabyle ne connaissaient pas la langue arabe et ne la connaisse toujours pas. A qui doivent s’adresser les propriétaires qui ont déjà été dépossédé de leurs terres par dol (signature en toutes confiance chez un officier du ministère publique par manque de connaissance de la langue arabe et difficulté de trouver un traducteur).

  2. A Aboudaou avant 1962 la vie était difficile et Les habitant français ont quitté les lieux bien avant la guerre d’indépendance de peurs de représailles. La majorité de la population autochtone a été rapatriée à la fin de la guerre, le village ayant été dénoncé comme village harkis (ils défendaient leurs terres) par des personnes mal intentionnées qui se sont fait passer pour des moudjahidines. La France a mis à disposition les actes authentiques d’avant 1945 enregistrée par l’armée française à la conservation foncière pour la population autochtone. Après 1962 les terrains était inoccupés et il n’y avait un énorme câble et une benne accrochée pour transporter du minerai qui se voyait de très loin (vestige de la colonisation française). Les terres semblaient abandonnées et nous pouvions voir les vieilles maisons de pierres disséminées sur les collines d’Aboudaou et deux maisons coloniales sur l’Otan (nom donné par les autochtones pour désigner les terrains plats qui s’étendent jusqu’à a mer).
    Les autochtones par peurs de représailles (toutes personnes qui défend ses terres lors de la guerre disparaissaient) ne pouvaient réclamer leurs terres que s’il était prouvé qu’il n’avait pas de connivence avec la France. Des familles rapatriées ont pu retrouver leur communauté d’origine mais bien que de confession musulmane, il se sont heurté à une communauté arabo musulmane sous l’égide de l’armée qui gère les informations et les documents fonciers. C’est ainsi que les documents authentique ont été délaissé par la population autochtone à la conservation foncière et que les actes notariés d’après 1945 approximatifs car fait par les colons pour la population autochtone et que de faux actes authentiques… ont vu le jour. Les terres non réclamées ou non défendues deviennent propriétés de l’état. Et tala hamza ? c’est un centre, de recherche d’informations, de développement et de décisions.

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