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Kamira Nait Sid et Slimane Bouhafs condamnés à tort pour atteinte à l’intégrité territoriale
La justice algérienne frappe encore : Kamira Nait Sid et Slimane Bouhafs condamnés à tort pour atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie lors de leur procès en appel.
Un verdict controversé a été rendu ce mardi 4 juillet par la chambre criminelle de deuxième instance près de la cour d’Alger. Les militants kabyles Kamira Nait Sid et Slimane Bouhafs ont été condamnés à 3 ans de prison ferme pour « atteinte à l’intégrité territoriale« , alors que Bouaziz Ait Chebib a été acquitté dans la même affaire.
Les deux militants kabyles, Bouhafs Slimane et Kamira Nait, ont été détenus depuis près de deux ans et ont été condamnés en appel par le tribunal criminel de Dar El Beida (cour d’Alger) à 3 ans de prison ferme et à une amende de 100 000 dinars chacun pour « atteinte à l’intégrité territoriale ».
Mary Lawlor, la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies pour les Défenseurs des Droits de l’Homme, a récemment exprimé sa préoccupation concernant les peines infligées à Kamira Nait Sid, défenseure des droits des femmes et des minorités en Algérie et coprésidente du Congrès Mondial Amazigh.
Mme Nait Sid, qui lutte pour les droits de la minorité amazighe, a été condamnée à une peine de prison de 5 ans et à une peine de 2 ans lors de sa détention, pour des accusations dont elle avait initialement été acquittée. Mary Lawlor, suit de près cette affaire et a exprimé sa solidarité avec Kamira Nait Sid et sa famille, ainsi qu’avec tous les défenseurs des droits de l’homme en Algérie qui luttent pour la promotion des droits des minorités et la protection de la liberté d’expression.
Bouaziz Ait Chebib, ancien coordinateur national du mouvement AKAL, a été acquitté dans cette affaire mais reste en prison pour d’autres accusations liées à ses convictions politiques.
Le parquet avait requis 5 ans de prison ferme et une amende de 100 000 dinars contre les trois militants kabyles.
Nna Nouara, la mère de Kamira Nait Sid, coprésidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA), était présente lors du procès et a vivement critiqué la justice algérienne, qu’elle accuse d’être sous l’emprise de la junte militaire. Elle a également dénoncé le traitement infligé au peuple kabyle, qui a pourtant joué un rôle important dans la libération de l’Algérie de l’occupant français.
La condamnation des militants kabyles Kamira Nait Sid et Slimane Bouhafs a été largement critiquée par les défenseurs des droits de l’homme et de représentants politiques à travers le monde. Cette décision est une nouvelle preuve de la répression politique exercée contre les militants kabyles qui se battent pour la reconnaissance et la promotion de leur identité culturelle et linguistique.