Kameleddine Fekhar : une mort programmée

Le militant Kameleddine Fekhar est décédé à l’hôpital Frantz Fanon de Blida. L’ancien élu FFS avait observé une grève de la faim en prison qui avait duré plus d’une cinquantaine de jours. Dans le pavillon carcéral de l’hôpital de Ghardaïa, où il était détenu avant d’être transféré en urgence à Blida, « sa cellule ressemblait à un dépotoir », a expliqué l’avocat et militant des droits de l’homme Me Salah Dabouz, évoquant « une mort programmée »  !

C’est une triste nouvelle. La communauté des militants vient de perdre l’une de ses icônes. Le Dr Kameleddine Fekhar a croupi durant plusieurs années en prison pour s’être engagé pour défendre la communauté mozabite de Ghardaïa. Kameleddine Fekhar a rendu l’âme ce mardi à l’hôpital Frantz Fanon de Blida. Son état de santé s’était très fortement dégradé ces dernières semaines et la sonnette d’alarme avait été tirée par Me Debouz, mais l’innommable a fini par se produire.

Dans une vidéo diffusée ce matin, l’avocat a accusé les autorités judiciaires de la wilaya de Ghardaïa, le directeur de l’hôpital de la même wilaya ainsi que le wali de Ghardaïa, qui ont, selon lui, œuvré pour que les codétenus Aouf Hadj Brahim et Kameleddine Fekhar soient emprisonnés dans de très mauvaises conditions. L’avocat avait précédemment qualifié de « choquantes » leurs conditions de détention.

Me Salah Dabouz est allé plus loin en accusant le procureur général de Ghardaïa d’avoir planifié la mort des deux militants en évoquant une « mort programmée ». « C’est un crime », s’est-il indigné.

L’avocat a lancé un appel en direction des autorités centrales et les instances onusiennes afin qu’une enquête soit ouverte dans les plus brefs délais pour faire la lumière sur cette affaire qui soulève moult interrogations.

Dans un entretien accordé à nos confrères du Huffpost hier lundi, Salah Dabouz avait donné un aperçu sur les négligences que subissait le défunt militant dans le pavillon carcéral de l’hôpital de Ghardaïa. « Les médecins ne communiquent pas avec eux (Kameleddine Felhar et Aouf Hadj Brahim NDLR) et le paramédical n’est pas régulier lors de leur prise en charge ». Il a également expliqué qu’il y avait négligence même en ce qui concerne le traitement médicamenteux, sans parler du traitement inhumain réservé par les gardiens et de l’insanité des lieux où il était détenu.

Le Dr Fekhar avait été incarcéré le 31 mars dernier. Je jour même de son arrestation, il avait entamé une grève de la faim. Dans sa vidéo diffusée ce matin, l’avocat Salah Dabouz a expliqué que Fekhar avait été emprisonné arbitrairement et que son dossier est vide. La seule chose qui a été retenue contre lui est le contenu d’une interview qu’il avait accordé à la presse ! il s’agit, selon lui, d’une vengeance.

Madjid Aït Mohamed

Rédaction Kabyle.com
Rédaction Kabyle.com
Articles: 642

Un commentaire

  1. Pauvre Kameleddine Fekhar victime de l’acharnement des milices liberticides et anti-berbère du pouvoir corrompu arabo-islamiste. C’est triste, et ça montre aussi le déni d’existence des berbères, et la volonté des autorités de les faire taire et disparaître par tous les moyens.

Les commentaires sont fermés.