Interview de Rachida Belkacem marraine du festival Apulivre

L’écrivaine Rachida Belkacem a récemment été nommée marraine du festival Apulivre « La Tour Poétique » Paris 2024 pour sa troisième édition. Dans une interview exclusive accordée à Kabyle.com, elle partage ses premières réflexions et exprime son désir de promouvoir la richesse des cultures amazighes à l’échelle internationale.

Bonjour Madame Rachida BELKACEM, nous sommes ravis de vous interviewer sur Kabyle.com ! Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ?

Rachida Belkacem : Tout d’abord merci pour l’interview, après avoir expérimenté le roman et l’essai en ouvrage collectif et après la période COVID 19, j’ai ressenti le besoin de poétiser mon univers.
La poésie à mon sens relie les émotions de l’existence à celle de la création en tentant d’approcher l’être humain, ses mystères, ses tourments et ses espoirs à travers les mots.
La poésie est ma manière d’être au monde, une quête me permettant d’investir un espace neutre, de dialogue intérieur et dépasser le silence de nos intimités.

Est-ce l’influence de votre double culture, franco-amazighe, a contribué à la construction de votre propre univers poétique ?

Naturellement, il me serait impossible de faire des généralisations mais incontestablement, cette richesse est un terrain fertile de création : l’écriture doit être hors de tout influence, de tout système. Cependant il faut noter que pour la culture Berbère, une partie des peuples ont transmis par l’oralité, leurs histoires, traditions transmises de génération en génération, leurs mythes et leurs combats, c’est un espace d’une richesse qui se doit ouvert et fédérateur. Se nourrir de cela est un héritage précieux.

Être française et berbère est un privilège que je savoure à chaque instant car cela m’ouvre un champ celui des possibles et cela renforce ma vision du monde avec comme socle la liberté des êtres.

A travers cette richesse d’écriture, nous pouvons changer notre regard, notre vision et notre interprétation du monde.
Une manière d’apprendre qui nous sommes et permettre nos élans de vie.

Quels sont les thèmes abordés dans votre poésie ?

J’aime amorcer une réflexion autour de certaines thématiques : souffrance, deuil et dépassement de soi. Mes écrits parlent de l’intime de manière simple en faisant écho au quotidien de chacun.

J’y glisse parfois de la spiritualité avec un attrait pour le mysticisme.

Quels poètes vous ont marqué ?

Pour ma part principalement : Marina Tsvetaieva, Andrée Chédid, Mririda N’Ait Attik, Hugo, Baudelaire…. Ils ont déposé dans mon imaginaire une langue libre d’une grande beauté et ayant traversant le temps.

Sans oublier Rilke « Les lettres à un jeune poète » et « Les vagues » de Virginia Woolf.

Pour finir Mouloud Mammeri et Taos Amrouche m’ont bouleversé par leurs plumes et destins.

De nos jours, est-ce que la poésie peut influencer dans le monde ?

La poésie est et restera toujours un moyen de traverser le temps, faire entendre sa voix, de permettre de résister, de lutter et de transformer cela en mémoire et espoirs pour l’être humain.

Un art comme une fenêtre sur notre monde avec cette capacité d’habiller nos émotions en mots et permettre à l’être humain de donner un sens à ce que nous traversons tous.

Vous êtes récemment désignée marraine de la troisième édition du festival de poésie « La Tour Poétique  » organisé par l’association Apulivre. Un mot sur cette désignation et sur ce festival.

Un grand merci à APULIVRE qui permet la mise en lumières de poètes à travers des événements parisiens, je salue cette initiative de mise en lumière de talents et c’est un honneur d’être la marraine de l’édition 2024.

Je suis très fière d’incarner le rôle de marraine et de porter haut les couleurs de cette troisième édition de ce festival de culture et hâte d’y retrouver le public ainsi que les nombreux auteurs.

Une belle occasion de parler de culture comme d’une seule voix avec la participation cette année des éditions Mindset et des éditions Milot.

Ce festival de poésie « La Tour Poétique » qui se tiendra à Paris du 13 au 15 juin 2024 réserve une riche programmation avec des partenariats solides en faveur de la culture en France et à l’international.

Cette édition rendra hommage à un poète de chaque continent : Matoub Lounès, Victor Hugo, Akiko Yosano, Phillis Wheatkey et Oodgeroo Noonuccal.

Entretien réalisé par Amar BENHAMOUCHE

Amar Benhamouche
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Un commentaire

  1. Dans la culture Berbère en l’occurrence aussi Kabyles qui date depuis des millénaires dont à chaque saison nous fêtons un symbole de fête bien spécifique de la saison dont des exemples que je ne peu cité tous, seulement le premier jour du printemps  » Asenzi fêter en petite Kabylie ou les filles et garçons se parent de leurs plus beaux habilles pour parcourir la campagne et ramener des branches de bruyères pour confectionner des ballais pour toute l’année  » Aussi aïnsla au mois de juin quand le soleil est au zénith hors du village ont allume du feu dans grand tas de foins enfants et adolescents ils sautent au dessus des flammes etc… Par conséquent j’ai retrouvé cette tradition chez les Bretons aussi au mois de juin ils appellent ça la fête de Saint Jean, Eux ils dansent et chantent accompagner de la cornemuse dans la joie; à propos de ce lien de cornemuse avec les Bretons à l’époque de l’Empire Romaines, c’était Septime SEVERE Empereur Romains d’origine Berbères au deuxième siècle après J.C qui avait fait la campagne de grande Bretagne accompagner des légionnaires Berbères pour maté les révoltes contre l’Empire et aussi finir le mur d’Adrien. Dont ces berbères avaient introduits leurs instruments de musiques et leurs coutumes dont la naissance de la cornemuse Anglaise et Bretonnes en France, (lire Jean DUMAURIER la mémoire du peuple Berbères)
    J’espère qu’un jour quelqu’un, en l’occurrence kabyle pour faire des recherches sur les coutumes et traditions surtout les fêtes saisonnières en l’occurrence Laïcs pour les consignés dans un livre à la porté de tous. A mon avis c’est un grand patrimoine qu’il faut mettre en exergue pour abreuver et imprégner nos enfants et surtout nos petits enfants pour être fière d’être Kabyles, surtout ne plus dire  » nous les arabes !  »
    Je rappel que je n’ai aucune répulsion contre les vrais Arabes, mais pour les faux arabes!

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