Demande de la protection de l’ONU pour le peuple amazigh de Libye

Communiqué du Congrès Mondial Amazigh.

Monsieur le Secrétaire Général,

Depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011, les armes ne se sont pratiquement jamais tues en Libye. Cette guerre civile a déjà fait des milliers de victimes parmi les populations civiles et des destructions massives d’infrastructures comme les hôpitaux, les écoles, les routes, les habitations, etc.

Des Etats étrangers comme l’Egypte, la Russie, les Emirats-Arabes, le Qatar, la Turquie, et d’autres Etats ainsi que des mercenaires par milliers, attirés par les intérêts économiques et/ou géostratégiques, se sont invités dans les affaires intérieures du pays, fournissant des soldats, des engins de guerre et des appuis logistiques et diplomatiques aux belligérants. Cela entretient et accentue le chaos en Libye.

La « conférence sur la Libye » sous l’égide de l’ONU, organisée à Berlin le 19 janvier 2020, n’a tenu aucune de ses promesses concernant le «cessez-le-feu», le respect de «l’embargo sur les armes» et la fin de toute «interférence» étrangère dans ce pays. A cause de l’ingérence des puissances étrangères, la Libye est entrain de rejouer à ses dépends le scénario iraquien ou syrien dont les premières victimes sont les populations civiles.

Si nous vous écrivons précisément aujourd’hui M. le Secrétaire général de l’ONU, c’est parce que nous sommes très inquiets par l’escalade de la violence liée notamment aux récentes menaces d’interventions militaires étrangères directes. Les populations autochtones amazighes qui vivent à l’ouest de Tripoli (la ville de Zwara et sa région, ainsi que l’Adrar Nefussa) et celles du sud (les Kel-Tamasheq ou Touaregs) dans leur territoire traditionnel du Fezzan, sont très affectées par ce conflit. Elles n’en peuvent plus de subir le fracas des armes et les violences qui détruisent leur vie.

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) est convaincu que seule l’Organisation des Nations Unies peut mettre fin à leur calvaire en les mettant à l’abri de la folie meurtrière qui sévit en Libye depuis près de dix ans. Aussi, le CMA demande instamment à l’ONU :

– de mettre sans délai, les populations civiles amazighes de Libye sous la protection de l’ONU,

– d’exiger le retrait immédiat des mercenaires et de toutes les forces étrangères en Libye,

– de surveiller attentivement le respect de l’embargo sur les armes et de sanctionner immédiatement les Etats et les entreprises qui le violent,

– de remplacer le commerce classique du pétrole libyen par un système de troc pétrole contre produits de première nécessité et de produits exclusivement à usage civil,

– de faciliter l’organisation d’une conférence nationale en Libye « pour la paix, la réconciliation et le développement », impliquant les communautés, la société civile et les institutions locales.

Nous vous prions, M. Guterres, de considérer cette lettre comme un appel au secours du peuple amazigh de Libye et nous espérons vivement que vous l’entendrez et que vous déciderez et mettrez en œuvre dès que possible, les mesures demandées.

Dans cette attente, veuillez agréer, M. Le Secrétaire Général, l’expression de notre haute considération.

Paris, 10/06/2970 – 22/06/2020

Le Bureau du CMA.

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