Entretien avec Hafid Nait Slimane, journaliste kabyle menacé de mort par les islamistes

Kabyle.com : Azul et merci d'avoir accepté cette interview. Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices et lecteurs ?

Hafid NAIT SLIMANE : Je suis jeune journaliste reporter de Béjaia aussi chimiste de formation. Je suis un militant des droits de l'homme et des libertés individuelles.  Je subsiste  dans ce pays (Algérie) un pays qui se dit musulman et dans lequel la religion gagne de plus en plus le terrain écrasant ainsi toute personne qui ne la partage pas.

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Hafid Nait Slimane

Vous êtes la cible de menaces de mort venants des islamistes. Est ce qu'on peut savoir plus sur cette affaire?

Ce n'est pas la première fois que je sois la cible d'une menace venant des ennemis de l'humanité. Dans ce pays,  preférer ses idées et donner son avis quant à  la question de la religion serait suicidaire. Je suis né musulman par défaut. J'étais même vice président d'une association religieuse à l'époque quand j'avais 19 ans à  peu près. Cependant,  avec le temps, j'ai découvert que cette religion  n'a rien à  avoir avec mes principes ni avec la démocratie et les droits de l'homme, alors je l'ai désertée.

De ce fait  je suis considéré comme étant un mécréant et je dois être exécuté selon l'Islam.  Il faut dire que les musulmans sont victimes de l'Islam  mais aussi de leur ignorance. La plupart de ces individus qui m'insultent  et qui me menacent appliquent, tout simplement, ce que Allah  leur a dit dans le Coran. C'est malheureux mais c'est ainsi !

Je ne suis contre aucune religion ni même pas contre le Coran en tant que livre,  mais ce dernier est bel et bien contre Hafid NAIT SLIMANE,  étant un non musulman. Vous n'avez qu'à  lire ce livre pour confirmer mes dires.  Puis,  je ne demande rien appart le droit d'exister en tant qu'humain point.  Chose que ma société refuse,  alors je la taquine et ça me soulage.

Comment vous avez réagi ?

Cela fait des années que je vis seul, loin du reste de ma famille qui sont tous musulmans pratiquants.  Je continue à  vivre seul car je suis au courant du risque. Les conséquences  je dois les assumer tout seul.

Je les connais. Ce sont des ennemis de l'humanité. Je sais qu'ils n'accepteront jamais la différence. Mais, je continue à noircir du  papier pour exprimer mes idées. Ces idées  n'ont tuées personne à ce que je sache.

Avez-vous reçu un soutien particulier par raport à  ce qui vous est arrivé ?

Je suis convaincu de ce que je fais. Je n'écris pas pour plaire à  X ou à  Y.  C'est bien loin de ça. Il s'agit d'une cause juste. Il s'agit d'une guerre littéraire et non pas d'une invasion militaire. Or j'apprécie énormément les messages que je reçois venant de personnes anonymes ou bien de mes amis qui m'encouragent à continuer.

Pensez vous que  liberté de d'expression et de conscience sont de plus en plus menacées en Algérie ?

 (Rire)  Quelle liberté ?!  La liberté en Algérie est emprisonnée. Il faut d'abord la libérer puis elle fera le reste.

Un mot pour conclure ?

Il ne faut pas avoir peur de ce que nous avons à dire... Nous le disons déjà par loyauté envers soi-même.

Tanmirt.

Interview réalisé par Amar BENHAMOUCHE.

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