Algérie : La main étrangère, la vraie cette fois-ci !

Le pouvoir algérien vient d’annoncer son plan B, une annulation des élections présidentielles prévues pour le 18 avril 2019 et le renoncement de Bouteflika à briguer le 5ème mandat mais qui continuera tout de même à être président pour une durée indéterminée. Un autre coup de théâtre qui a suscité des réactions d’indignation chez les algériens qui ont investi la rue depuis 03 semaines avec un seul slogan, le départ du régime.

Sans surprise, la première réaction étrangère vient du Quai d’Orsay, le ministère des affaires étrangères françaises qui depuis le début du mouvement de protestation a observé un mutisme total hormis quelques déclarations creuses et ambiguës, se précipitent à féliciter à chaud Bouteflika pour sa décision et ses annonces qui n’ont pourtant rien de convaincant aux yeux des algériens qui ne veulent plus baisser les bras et appellent dores et déjà à une grande marche pour le vendredi 15 mars 2019.

S’agissant de ses relations avec ses anciennes colonies, la diplomatie française est toujours fidèle à ses pratiques opaques, elle a toujours opéré dans l’ombre des cabinets noirs tantôt pour soutenir un dictateur, tantôt pour en déchoir et le remplacer par un autre.

Le président Macron qui a du mal à s’en sortir avec le problème des Gilets Jaunes et toutes les affaires des barbouzes de l’Elysée qui le discréditent de plus en plus, déclare au lendemain du déclenchement de la protestation populaire algérienne que la France est inquiète par ce qui se passe à l’autre rive de la Méditerranée. En réalité ce n’est pas seulement par hantise de l’arrivée de nouvelles vagues d’immigration massives en cas d’un scénario à la Syrienne, c’est parce que l’effondrement du régime actuel compromettra les intérêts stratégiques et économiques de la France conclus dans des conditions opaques et non équitables et certains dossiers noirs pourront surgir et choquer l’opinion publiques des deux rives.

La France dans le cadre de négociations de ses intérêts avec l’Algérie, avait l’habitude de traiter avec tant de facilité les responsables du régime algériens comme elle le fait toujours avec les dirigeants de ses anciennes colonies africaines qui, au détriment de l’intérêt de leurs nations, ils ne demandent en retour que des petits arrangements personnels ou alors le camouflage de certains crimes politiques perpétrés sur la terre de la nation des droits de l’homme.
Ramtane Lamamra, ancien ministre des affaires étrangères de Bouteflika, vient de réapparaître dans le dernier épisode théâtral du drame politique algérien comme vice premier ministre, un poste qui, institutionnellement n’a jamais existé en Algérie et ce n’est pas anodin!

Certains observateurs et quelques sources ont affirmé et prédit il y a quelques semaines déjà que, les officines diplomatiques françaises n’arrêtaient pas de manigancer entre paris et à Alger pour préparer à moyen ou à long terme le chouchou de Macron à la succession de Bouteflika. L’étrange levée du secret sur les archives concernant Bouteflika en France juste au lendemain du commencement du soulèvement populaire algérien n’est finalement qu’une pilule destinée à accélérer la gestation fomentée par les cabinets noirs du quai d’Orsay, Lamamra, l’homme du sérail, un prototype qui rentre bien dans le moule des lobbys et puissances, saura assurer et assumer la continuité.

Lyazid Chikdene