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Ali Laimeche
Ali Laimeche, l’auteur d’un chant patriotique en kabyle « seg dhourar ifghed ssouth » , arabisé pour devenir « min djibalina talaâ ssout ».
Ali Laimeche, un berbéro-nationaliste, est décédé à l’âge de 21 ans. Malgré sa jeunesse, son nom a traversé le temps grâce à la mémoire collective kabyle alors que, durant toute la période du parti unique (1962-1969), il était occulté. Cela est d’autant plus impressionnant que cette volonté de l’anéantir était le fait, en Kabylie, des relais du régime islamo-baathiste qui faisait l’impasse sur tout ce qui était berbère en général et kabyle en particulier. Malgré une vie consumée telle une bougie allumée au vent violent du nationalisme algérien de l’époque, une vie intensément consacrée au combat contre le colonialisme français, le fait qu’il militait dans sa langue maternelle, langue dans laquelle il créait et traduisait des chants pourtant nationalistes, l’avait condamné à l’ingratitude et au mépris de l’Algérie indépendante. A ce jour, il ne fait partie que de la mémoire collective de la région. L’Algérie est un miroir brisé dont chaque morceau reflète une identité régionale isolée.
Auteur présumé de « Kker a mmi-s u mazigh », « Ghuri yiwen umeddakel » ou « newwi-d tafat s wudem »… Ali Laimeche était aussi un organisateur né. Ayant vu le jour en 1925 à Icherâiwen, village natal du célèbre poète Si Mohand u Mhand, dans la commune de Tizi-Rached, il avait fréquenté l’école primaire locale durant quatre ans puis le collège à Tizi-Ouzou où il était immédiatement immergé dans le bouillon de culture nationaliste qu’était toute cette ville et commença le combat contre le colonialisme français. Il fut d’ailleurs arrêté quelques mois plus tard en possession d’un tract du PPA (Parti du Peuple Algérien) probablement rédigé par Amar Imache.
Sonia Tudert