1er novembre 1954 – 1er novembre 2024 : la Kabylie, toujours en attente de son indépendance

La date du 1er novembre résonne dans l’histoire de l’Algérie comme le début de la lutte pour la liberté et l’émancipation de la domination coloniale française. Mais pour la Kabylie, cette journée prend une signification encore plus complexe, teintée d’amertume et de lutte continue. En 1954, ce sont de nombreux militants kabyles, figures emblématiques et courageuses comme Abane Ramdane, qui occupaient les prisons du régime colonial français pour leurs convictions. Aujourd’hui, soixante-dix ans plus tard, en 2024, ce sont plus de 500 prisonniers kabyles, dont Mira Moknache et Cherif Mellal, qui sont détenus dans les geôles algériennes pour des motifs politiques.

Cette répression rappelle amèrement que, pour beaucoup en Kabylie, la lutte pour la liberté est loin d’être terminée. Les décennies passées sous le joug d’un régime algérien centralisé n’ont fait que renforcer le sentiment d’injustice et d’inachevé dans la quête d’émancipation kabyle.

L’héritage de la révolution et la poursuite du combat décolonial

La lutte anticoloniale de 1954, qui visait à libérer l’Algérie, portait les espoirs de tout un peuple et d’une région entière. Les militants kabyles ont alors contribué avec ardeur et sacrifices à cette cause, espérant une Algérie libre, respectueuse de la diversité de ses composantes. Pourtant, une fois l’indépendance acquise, le rêve d’une Algérie plurielle, respectueuse des identités culturelles et régionales, s’est estompé. La Kabylie, riche de sa langue, de sa culture et de son identité spécifique, s’est trouvée marginalisée dans un pays où le pouvoir central a imposé une arabisation forcée et une homogénéisation culturelle, reléguant la culture kabyle au silence.

Aujourd’hui, la commémoration du 1er novembre soulève des questions amères en Kabylie. Le nombre croissant de détenus politiques kabyles rappelle l’époque où les prisons de l’Algérie française étaient pleines de ceux qui rêvaient de liberté. En 2024, les voix kabyles ne réclament plus seulement la reconnaissance culturelle, mais l’indépendance complète, voyant dans l’État algérien actuel un prolongement de la domination, cette fois-ci nationale, mais toujours perçue comme coloniale.

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Ferhat Mehenni : une voix légitime pour l’Indépendance de la Kabylie

Ferhat Mehenni, figure de proue du mouvement indépendantiste kabyle et président du Gouvernement kabyle en exil, incarne cette quête d’autonomie. À travers ses prises de parole et son action politique, Mehenni dénonce le « colonialisme algérien » et plaide pour une Kabylie libre de décider de son avenir. Dans ses discours, il met en lumière le contraste entre les promesses de liberté de 1954 et la réalité de répression que connaît la Kabylie aujourd’hui. Pour lui, la Kabylie doit retrouver la voie de la souveraineté, s’émancipant de ce qu’il considère comme une oppression post-coloniale qui persiste depuis 1962.

Dans un discours marquant, prononcé ce 1er novembre 2024, Ferhat Mehenni a rappelé que l’indépendance est non seulement un droit fondamental, mais aussi une nécessité pour la survie de la culture kabyle. Selon lui, « la Kabylie s’affranchira du colonialisme algérien post-français comme elle s’était affranchie de l’Algérie précédente ». Il appelle la communauté internationale à reconnaître les aspirations de la Kabylie et exhorte les Kabyles à ne pas faiblir dans leur combat pour l’autodétermination.

La répression actuelle : un témoin de l’intolérance politique

La Kabylie en 2024 est confrontée à une répression sans précédent. Plus de 500 prisonniers politiques kabyles sont incarcérés, pour des motifs souvent flous ou infondés, allant de simples expressions de revendications identitaires à des accusations de soutien à des mouvements autonomistes. Parmi eux, des figures connues comme Mira Moknache et Cherif Mellal, qui ne demandent qu’à vivre en liberté, loin des persécutions politiques.

Les violations des droits humains et les arrestations massives traduisent une intolérance d’État vis-à-vis de toute forme d’opposition au pouvoir en place. Les familles de ces prisonniers, les militants et les partisans de l’indépendance kabyle continuent de clamer haut et fort que la Kabylie ne peut plus se taire face aux injustices. Cette répression n’a fait qu’amplifier le sentiment d’appartenance kabyle et renforcer la conviction que l’indépendance est la seule voie viable pour protéger leur culture et leur liberté.

Le chemin vers l’Indépendance : une question de dignité et de droits

Pour la Kabylie, l’indépendance n’est pas seulement une question de rupture politique, mais une question de dignité et de droits fondamentaux. Face à un État algérien inscrit dans la colonisation arabo-musulmane, la quête d’autodétermination apparaît comme une solution pour garantir un avenir où l’identité kabyle pourra s’épanouir librement. Le combat actuel s’inscrit dans une logique de continuité historique : il s’agit de poursuivre le rêve d’un peuple qui, depuis deux siècles, aspire à une reconnaissance pleine et entière de sa singularité.

Ainsi, alors que l’Algérie célèbre chaque 1er novembre son indépendance, la Kabylie reste en quête de la sienne. Elle se bat pour mettre fin à ce qu’elle considère comme une forme de colonialisme moderne, qui lui refuse son droit à l’autodétermination et étouffe son identité. En ce 1er novembre 2024, le message de la Kabylie reste clair et déterminé pour une Kabylie libre et libérée du colonialisme arabo-musulman algérien !

Les grands contours d’une Kabylie indépendante

Une Kabylie indépendante sera un espace où la liberté, les droits humains, et la dignité du peuple kabyle se retrouveront au cœur du projet national. Le rêve d’une Kabylie décolonisée englobe plusieurs piliers fondamentaux, chacun étant essentiel pour assurer un avenir respectueux de l’identité kabyle et conforme aux aspirations de son peuple.

1. Liberté et émancipation de la femme kabyle

Dans une Kabylie indépendante, la place de la femme serait centrale, reflet de sa contribution historique et culturelle dans la société kabyle. La culture kabyle a toujours mis en avant la participation des femmes, et la décolonisation permettrait de renforcer ce rôle en garantissant des droits égaux en matière de participation politique, d’éducation et de travail. Les lois et politiques promouvraient une égalité concrète, garantissant aux femmes une protection contre la discrimination et les violences, et une place dans la gouvernance du pays. La libération de la femme kabyle serait à la fois une valeur et une preuve de la rupture avec des systèmes de domination.

2. Respect des droits humains et des droits internationaux

Une Kabylie indépendante s’engagera à respecter les conventions internationales sur les droits de l’homme et à fonder son système juridique sur des valeurs de justice, de transparence et d’équité. Le droit à l’autodétermination du peuple kabyle, déjà reconnu par le droit international, sera consolidé dans une politique ouverte au dialogue avec d’autres nations, en visant l’intégration de la Kabylie dans des organisations internationales comme les Nations Unies. De plus, une Kabylie décolonisée prônera le respect des minorités, offrant une protection légale à tous ses citoyens sans discrimination.

3. Liberté de culte et laïcité

La liberté de culte sera un principe fondamental dans une Kabylie indépendante, dans un cadre de laïcité permettant à chaque individu de pratiquer ou non la religion de son choix sans crainte de persécution. Contrairement à la centralisation religieuse que subit actuellement le pays sous le pouvoir algérien, une Kabylie souveraine garantira une séparation claire entre la religion et l’État, encourageant ainsi un environnement de tolérance et de respect mutuel. Le pluralisme religieux, inhérent à la culture kabyle, sera ainsi mis en valeur.

4. Préservation et promotion de la langue et de la culture kabyle

Une Kabylie indépendante placera la langue et la culture kabyles au cœur de son identité nationale. La langue kabyle, bien que marginalisée en Algérie, trouvera sa pleine expression dans tous les domaines de la vie publique et privée, depuis l’éducation jusqu’aux médias. Le patrimoine kabyle, riche de chants, danses, artisanat et traditions, sera protégé et promu, devenant un vecteur d’unité nationale. La décolonisation culturelle impliquera un système éducatif qui valorise l’histoire et les traditions locales, en redonnant au peuple kabyle la fierté de son héritage et en garantissant que les générations futures puissent en être les gardiennes.

5. Développement économique équitable et durable

Un État kabyle visera une économie basée sur la justice sociale et le développement durable. La Kabylie est riche de ses ressources naturelles et humaines, mais elle subit aujourd’hui une marginalisation économique orchestrée par le gouvernement central algérien. Une indépendance permettra la gestion de ses propres ressources en suivant des politiques de développement local, de soutien à l’entrepreneuriat, et de préservation de l’environnement. Un développement économique juste et durable donnera aux citoyens kabyles les moyens d’améliorer leur qualité de vie, tout en respectant l’équilibre de leurs écosystèmes.

6. Démocratie participative et gouvernance locale

L’indépendance permettra l’instauration d’une gouvernance locale plus proche des réalités et des besoins du peuple kabyle, par une démocratie participative. Cette gouvernance donnera aux citoyens le droit de participer activement aux décisions locales, tout en instaurant un équilibre des pouvoirs et une transparence dans la gestion des affaires publiques. Le modèle démocratique sera basé sur une vision moderne, mais ancrée dans les valeurs kabyles de solidarité et de justice.

6. Numérisation à l’image de l’Estonie

Inspirée par l’exemple de l’Estonie, qui est devenue un modèle mondial de numérisation, une Kabylie indépendante pourra adopter une stratégie ambitieuse de transformation numérique. Ce modèle permettrait de moderniser l’administration publique, en offrant aux citoyens un accès rapide et transparent aux services de l’État via des plateformes en ligne sécurisées. Cette numérisation pourra inclure une identité numérique pour chaque citoyen, un accès simplifié aux soins de santé, à l’éducation, et aux démarches administratives, ainsi que des mécanismes de vote en ligne qui renforcerait la participation démocratique. Une telle infrastructure numérique offrira à la Kabylie un développement technologique rapide, augmentant ainsi la transparence et l’efficacité des services publics, tout en permettant aux entreprises de se développer plus facilement.

6. Un lien fort avec les nations méditerranéennes

La Kabylie, par sa position géographique et historique, a toujours eu des liens naturels avec les nations méditerranéennes. Dans un cadre indépendant, elle pourra devenir un acteur clé au sein de cette région, en renforçant ses partenariats économiques, culturels et politiques avec ses voisins méditerranéens, notamment l’Europe du Sud, le Proche-Orient, et l’Afrique du Nord. Ces liens faciliteraient la coopération dans des domaines variés tels que l’économie, le tourisme, l’éducation, la recherche scientifique, et la protection de l’environnement. En se connectant aux réseaux de transport et de communication méditerranéens, la Kabylie pourrait également devenir un point de transit et un pôle économique stratégique, favorisant le commerce et la culture dans la région.

7. Droit d’investissement pour les Pieds-Noirs

Une Kabylie indépendante pourrait offrir aux Pieds-Noirs – descendants des Européens ayant vécu en Algérie durant la période coloniale – des droits d’investissement, voire de résidence, dans le respect des lois et de la souveraineté nationale. Ce lien, basé sur un partenariat économique et historique, permettrait de dynamiser l’économie kabyle en attirant des capitaux, des compétences et des réseaux de commerce. En garantissant des droits d’investissement aux Pieds-Noirs, la Kabylie valoriserait également un principe de réconciliation historique et de coexistence, tout en respectant les sensibilités locales et en favorisant une croissance économique bénéfique pour tous.

8. Un partenariat stratégique avec les États-Unis

Les États-Unis, en tant que puissance mondiale et modèle démocratique, représentent un partenaire stratégique pour une Kabylie indépendante. L’établissement de liens diplomatiques, économiques et culturels entre les États-Unis et la Kabylie permettra d’apporter un soutien international précieux à la jeune nation. La diaspora kabyle et amazighe en Amérique du Nord pourrait jouer un rôle crucial dans la création de ce partenariat, notamment en facilitant les échanges culturels, en promouvant l’image de la Kabylie, et en établissant des réseaux d’affaires entre les deux pays.

En matière d’économie, les États-Unis pourraient contribuer par des investissements dans les secteurs de l’énergie, des technologies de l’information, de l’éducation, et du développement durable, en soutenant des initiatives de transformation numérique inspirées de l’Estonie. Ce partenariat pourrait renforcer la voix de la Kabylie dans les instances internationales, soutenant son droit à l’autodétermination et les droits humains des Kabyles. Les échanges universitaires et culturels, les programmes de bourses, et la coopération en matière de recherche contribueraient à tisser des liens de longue durée avec les États-Unis.

L’ancienne connexion entre les cultures amazighes et le continent américain et peuples nordiques pourront être rétablies.

9. Un rapprochement culturel avec la Hongrie

La Hongrie, qui partage des liens culturels et linguistiques potentiels avec certaines populations eurasiatiques, dont des communautés aux origines similaires à celles des Amazighs Kabyles, pourrait offrir un partenariat intéressant pour une Kabylie indépendante. La Hongrie montre également un intérêt croissant pour la préservation des identités nationales et des cultures minoritaires, un engagement que partage la Kabylie. Ce partenariat pourrait donner lieu à des échanges universitaires, des conférences, et des recherches sur les cultures et langues anciennes.

En renforçant les relations avec la Hongrie, la Kabylie pourrait aussi développer des accords bilatéraux dans des domaines tels que la préservation culturelle, l’enseignement de la langue et de l’histoire kabyles, et le soutien aux arts kabyles. Ce lien pourrait également inclure la participation à des festivals de culture méditerranéenne et eurasienne en Hongrie, renforçant ainsi la visibilité internationale de la Kabylie et de sa culture.

Les liens historiques entre la Hongrie et l’Afrique du Nord, et plus spécifiquement avec la région de Kabylie, sont des éléments peu connus mais fascinants qui rappellent l’interconnexion des civilisations méditerranéennes. L’un des épisodes notables concerne la visite de l’archiduc d’Autriche et roi de Hongrie, Ferdinand Maximilien d’Autriche (qui devint plus tard l’empereur du Mexique), à Bougie (Béjaïa) au XIXe siècle. Cette visite témoigne de l’intérêt de l’Europe centrale pour l’Afrique du Nord à l’époque coloniale, ainsi que de l’importance stratégique et culturelle de cette région.

En 1851, l’archiduc Ferdinand Maximilien, alors commandant de la flotte autrichienne et frère de l’empereur François-Joseph Ier d’Autriche, entreprend un voyage diplomatique et exploratoire en Méditerranée. Ce périple, qui le conduit dans plusieurs ports d’Afrique du Nord, incluait une visite à Bougie, l’actuelle Béjaïa, une ville kabyle à l’histoire riche et au passé commerçant florissant.

Cette visite s’inscrit dans un contexte de rivalité coloniale entre puissances européennes, notamment la France, qui avait déjà entamé sa conquête de l’Algérie en 1830. Maximilien, à la tête de la marine autrichienne, s’intéressait à la région pour ses aspects stratégiques et pour les relations qu’il pourrait y établir. Bougie, connue historiquement comme un centre intellectuel et commercial en Méditerranée, avait suscité l’intérêt de nombreux explorateurs, marchands, et diplomates européens.

Une reconnaissance de ces liens historiques pourrait également renforcer les efforts de la Kabylie pour obtenir un soutien international dans sa lutte pour la reconnaissance de son identité. La Hongrie, comme nation ayant préservé sa culture unique dans un contexte de centralisation européenne, pourrait devenir un allié précieux pour sensibiliser la communauté internationale à la cause kabyle. Certains analystes estiment que la Hongrie pourrait redevenir un pôle influent en Europe dans les années à venir.

10. Équipe nationale kabyle dans les sports

Une équipe nationale kabyle participera aux compétitions sportives internationales, unissant et représentant les Kabyles à travers des sports populaires comme le football, le basketball, et les arts martiaux. Pour cela, la Kabylie est déjà associée à des organisations telles que la Confédération des Associations Indépendantes de Football (CONIFA), qui organise des compétitions pour les nations et minorités non reconnues par la FIFA. La participation à de telles compétitions permettra de donner une visibilité internationale à la Kabylie, renforçant son identité en tant que nation autonome sur la scène sportive.

Dans le cadre de ce projet, des clubs sportifs kabyles et des talents de la diaspora pourraient se mobiliser pour recruter et former les meilleurs athlètes kabyles. Cela offrirait également une opportunité de coopération avec d’autres équipes représentant des nations et cultures minoritaires, renforçant les liens entre les peuples aux aspirations similaires.

11. La création d’un Etat double

La création d’un « État double » de la Kabylie, c’est-à-dire un territoire symbolique ou autonome qui incarne la nation kabyle à l’étranger, pourrait être une stratégie pour renforcer la visibilité et le soutien de la Kabylie dans sa quête de reconnaissance internationale. Ce concept pourrait être envisagé dans des régions où des liens culturels, politiques, ou historiques existent déjà, comme en Amérique du Sud ou en Occitanie, et il offrirait à la Kabylie une vitrine pour son identité et ses aspirations à l’autodétermination.

Que ce soit en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Israel, en Occitanie, au Danemark ou ailleurs, un « État double » kabyle pourrait remplir plusieurs rôles cruciaux pour la cause kabyle :

  • Diplomatie culturelle : La mise en place de structures culturelles kabyles permettrait de promouvoir les arts, la langue, et les traditions kabyles, tout en sensibilisant les communautés locales et internationales.
  • Soutien aux droits des minorités : En collaboration avec les communautés locales, l’enclave kabyle pourrait œuvrer à la promotion des droits des minorités, créant ainsi une alliance avec d’autres mouvements identitaires et contribuant à faire avancer le droit à l’autodétermination dans les forums internationaux.
  • Education et recherche : L’ »État double » pourrait offrir des programmes éducatifs sur la langue et l’histoire kabyles, non seulement pour la diaspora, mais aussi pour les résidents locaux. Des centres de recherche sur les cultures et langues menacées pourraient y voir le jour, promouvant ainsi le respect et la diversité culturelle.
  • Point de ralliement pour la diaspora : Cette enclave offrirait un espace où les Kabyles et leurs sympathisants pourraient se rassembler, renforcer leurs liens, et coordonner leurs actions en faveur d’une Kabylie indépendante.

11. Lutte contre la précarité et émancipation économique de la jeunesse

La précarité touche durement les jeunes kabyles et amazighs dans l’ensemble de l’Afrique du Nord, notamment en raison du chômage élevé, de la marginalisation, et du manque de perspectives économiques. Une stratégie axée sur l’émancipation économique pourrait être développée, en créant des centres de formation et d’entrepreneuriat qui offrent aux jeunes les compétences et les ressources nécessaires pour monter leurs propres projets.

Ces centres pourraient offrir des formations techniques, des programmes de mentorat en entrepreneuriat, et des aides pour l’accès aux financements. Des partenariats avec des ONG et des institutions internationales seraient essentiels pour financer et soutenir ces initiatives. Un accent particulier serait mis sur des secteurs à fort potentiel, comme les technologies de l’information, l’agriculture durable, et les métiers de l’artisanat, permettant ainsi aux jeunes de s’appuyer sur leurs traditions tout en développant des compétences modernes.

12. Promotion des valeurs de noblesse, de résilience et de leadership

La noblesse et la résilience font partie de l’identité historique des Kabyles et des Amazighs, qui ont résisté à des siècles d’assimilation. Inspirer la jeunesse avec ces valeurs et encourager des qualités de leadership est essentiel pour la construction d’une société forte et solidaire. Cela pourrait se traduire par des programmes de leadership pour la jeunesse, incluant des formations en gestion communautaire, en diplomatie et en engagement citoyen, afin de préparer une nouvelle génération d’acteurs du changement.

Ces programmes mettraient en avant des figures historiques et contemporaines de la résistance et de la défense des droits kabyles et amazighs. Des bourses d’études, des programmes d’échanges culturels avec des universités internationales, et des stages au sein d’organisations culturelles et sociales renforceraient ces efforts. Les jeunes bénéficiaires de ces programmes seraient encouragés à retourner dans leurs communautés pour y transmettre leurs compétences et agir en modèles de leadership.

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Déclaration de Ferhat Mehenni ce 1er novembre 2024

Le 1er novembre 1954 et le 1er novembre 2024 sont tous deux des symboles de la nuit coloniale pour la Kabylie. En 1954, les prisons algériennes étaient pleines de prisonniers politiques kabyles, dont Abane Ramdane. En 2024, le 1er novembre est encore pire. Il y’en a dix fois plus qu’il n’y en avait du temps de l’Algérie française. Plus de 500 parmi lesquels Mira Moknache et Cherif Mellal. Ils n’aspirent tous qu’à vivre en liberté. La Kabylie s’affranchira du colonialisme algérien post-français comme elle s’était affranchie de l’Algérie précédente. À bas le colonialisme algérien !

Ferhat Mehenni 1er novembre 2024

Le rôle des Kabyles dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie

Le processus de décolonisation et ses conséquences politiques ont marginalisé les Kabyles qui ont a été l’élément moteur de la résistance contre la colonisation française.

Les Kabyles, en majorité affiliés au Parti du Peuple Algérien (PPA) et plus tard à l’Armée de Libération Nationale (ALN), ont constitué une force déterminante dans la guerre de libération, fournissant non seulement des combattants, mais aussi un leadership stratégique, comme en témoignent les statistiques indiquant qu’une majorité des dirigeants de l’ALN étaient d’origine kabyle. Pourtant, dès les prémices de l’indépendance, des alliances ont émergé qui ont systématiquement mis en péril la place des Kabyles au sein de l’Algérie indépendante.

Une lutte initialement portée par les Kabyles

Le rôle essentiel des Kabyles dans le déclenchement de la guerre de libération est indiscutable. La mobilisation kabyle a été massive et déterminée dès les premières opérations militaires du 1er novembre 1954, où des figures comme Ouamrane, accompagnées de combattants kabyles, ont dû intervenir pour étendre la guerre en dehors de la Kabylie, jusque dans la Mitidja, afin de donner l’illusion d’un soulèvement national généralisé. Cette initiative a permis de projeter une image de guerre d’indépendance nationale, mais elle montre aussi que la ferveur révolutionnaire n’était pas uniforme en Algérie. En effet, alors que les Kabyles et les Chaouis s’engageaient activement, d’autres régions étaient moins impliquées ou continuaient de soutenir l’administration française.

Les alliances post-indépendance : FLN, armée des frontières et soutien français

L’indépendance obtenue en 1962 ne s’est pas traduite par la libération politique escomptée pour les Kabyles. Dès la fin de la guerre, des alliances se sont nouées qui allaient influencer profondément la politique algérienne au détriment des intérêts kabyles. À cette époque, l’armée des frontières, dirigée par Houari Boumediene et positionnée aux frontières de l’Algérie, a été soutenue tacitement par la France dans une manœuvre visant à installer un régime militaire fidèle au centralisme autoritaire. Ce soutien, bien que subtil, a permis à Boumediene et au FLN de prendre le pouvoir, évincant les leaders kabyles et leurs aspirations démocratiques.

Ces alliances, principalement entre les éléments du FLN et les réseaux militaires français, ont forgé une nouvelle forme de domination qui, si elle n’était plus coloniale, n’en restait pas moins oppressive et centralisée. Ainsi, les Kabyles, après avoir sacrifié des vies pour l’indépendance, se retrouvent rapidement marginalisés, leurs revendications pour une Algérie pluraliste et démocratique ignorées au profit d’une uniformité politique et culturelle qui allait profiter aux élites du FLN.

L’immigration ouvrière post-indépendance : une fragilité imposée

Avec l’indépendance, une importante vague d’immigration ouvrière est partie de la Kabylie et de l’Algérie vers la France. En grande partie issue des milieux défavorisés et sans formation intellectuelle approfondie, cette immigration n’a pas bénéficié du soutien ou de l’encadrement nécessaire pour maintenir un lien politique fort avec l’Algérie indépendante.

Les Kabyles, malgré leur engagement initial pour l’indépendance, ont vu leur diaspora en France se construire sur des bases fragiles, manquant souvent de représentation ou de structuration politique forte. Cette réalité a eu pour effet de diluer les idéaux portés par les militants kabyles en exil, rendant plus difficile la perpétuation de la lutte pour leurs droits culturels et linguistiques dans un contexte d’immigration souvent précarisée.

Une répression culturelle et identitaire persistante

Depuis l’indépendance, les Kabyles font face à une autre forme de colonialisme, cette fois exercée par le pouvoir central algérien, qui a cherché à imposer une identité arabo-musulmane homogène au détriment des identités régionales et amazighes. La langue et la culture kabyles ont été marginalisées, et l’arabisation de l’éducation et de l’administration a eu des conséquences profondes sur la transmission de l’identité kabyle. Malgré quelques avancées apparentes, telles que la reconnaissance partielle de la langue tamazight, la Kabylie reste confrontée à une politique de marginalisation culturelle et économique.

En définitive, l’histoire a démontré que, malgré les sacrifices kabyles pour l’indépendance de l’Algérie, la reconnaissance de leurs droits et de leur identité est encore loin d’être acquise

La situation actuelle des Kabyles pose la question de la manière de poursuivre leur lutte pour la reconnaissance et la préservation de leur identité. Plusieurs pistes émergent :

  • Renforcement de l’autonomie culturelle et politique : la Kabylie pourrait chercher à s’organiser pour obtenir une forme d’autonomie culturelle et administrative au sein de l’Algérie, permettant ainsi à ses habitants de gérer eux-mêmes leurs affaires locales.
  • Mobilisation internationale : en renforçant les liens avec la diaspora et en sensibilisant la communauté internationale aux enjeux identitaires et démocratiques en Algérie, les Kabyles pourraient accroître la pression sur le gouvernement algérien.
  • Revitalisation de la langue et de la culture : par des initiatives éducatives ent culturelles, en Kabylie et dans la diaspora, la communauté kabyle peut travailler à préserver et promouvoir sa langue, son histoire et ses traditions.
  • Création d’un État souverain : inscription de la Kabylie comme pays à décoloniser auprès de l’ONU pour préserver son intégrité culturelle autochtone.
Rédaction Kabyle.com
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Un commentaire

  1. Il n’a jamais été question pour la France d’introduire la Kabylie ou un peuple autochtone dans ses échanges commerciaux avec l’Algérie, qui voit en cette action la perte de sa légitimité dans l’exploitation des richesses d’Algérie, d’autant plus qu’elle a gagné la guerre. Elle s’est contentée de mettre à la tête de son Algérie les communautés islamiques les plus intégriste pour les former aux fonctionnements des institutions françaises (administration, armée…) et soumettre la population autochtone. La population économique formée utilisée dans ses échanges commerciaux est essentiellement gazière et pétrolière, les échange se faisant par troc. Depuis les accords de 1968, L’élite algérienne est francophone, résident essentiellement en France et sont formé aux postes clé de l’Algérie. La langue arabe est utilisée pour la gestion de la population algérienne et pour une soumission à un état islamique intégriste (les intégristes appartiennent à l’Algérie tout comme le Polisario). Lentement mais surement la population est appauvrie par le dépouillement de ses bien naturelle et la spoliation de sa terre par une politique foncière favorable à l’état (la possession). Quiconque arrive à exproprier l’autochtone de sa terre devient propriétaire (toutes les ruses sont permises jusqu’à l’usurpation des droits des autochtones en justice). L’autochtone n’étant ni français ni algérien (insoumis) les droit franco algérien ne s’appliquant pas à son cas, la communauté ou son peuple étant appauvri par la non restitution des richesses et n’ayant aucun droit dans son environnement artificiel créés par d’autres entités, il ne peux pas être protégé. La politique est en soi une approche faussée qui garantit la pérennité à celui qui l’utilise mieux (la loi de la ruse et du plus fort). il semble que l’autochtone ne pourra se sortir de ses maux que par un droit supérieur, en l’occurrence ici, le droit international. La communauté internationale n’a jamais été aussi forte que depuis 2010 et influente depuis 2019. Les autochtones pour leur droit peuvent s’engager sans une démarche auprès de la communauté international pour sensibiliser ses acteurs et être pris en considération. Que vive à la Kabylie (qui ne profitera pas des richesses saharienne) qui montre le chemin et honneurs prospérité et longues vie aux pays appartenant à la communauté international qui se sont déjà engagé en faveur de son autodétermination.

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